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Polar, noir et blanc

Un blogue qui parle de livres, de bons livres, dans tous les genres, juste pour le plaisir de lire et d'en parler.

La parade des imbéciles

L’argent et la convoitise

Une chronique de Christophe Rodriguez

 

Plus qu’un roman policier, La parade des imbéciles de l’auteur américain Davis Grubb nous rapproche de John Steinbeck et dans une moindre mesure de James Lee Burke qui en a subi sans contredit, l’influence. Signalons aussi pour notre plus grand bonheur que cette nouveauté est inédite en français. Davis Grubb pour les cinéphiles est l’écrivain qui a donné une fiction emblématique à l’acteur américain Robert Mitchum, dans La nuit du chasseur (1953). Un prêcheur misogyne, tueur en série, qui a inscrit sur des jointures : Love and Hate. Film époustouflant de noirceur comme d’intensité.

Nous sommes en 1935, dans un coin perdu de la Virginie occidentale. Tout est poisseux, violent, marqué par la misère et le racisme ambiant. La justice se veut expéditive et la prison du comté est pleine à craquer.

Après avoir passé, quarante sept-ans derrière les barreaux, Mattie Appleyard, artificier de génie, est enfin libéré avec un joli magot. Presque 25 000 dollars. Une fortune qui va attirer bien des convoitises, dont celle de Doc Council. Homme terrifiant, sans âme et gardien de pénitencier. Tous les détenus sont selon lui irrécupérables et avec la complicité de quelques paroissiens peu scrupuleux, il va essayer de détourner ce pécule. Mattie ne se laissera pas faire. Pendant toutes ces années cloîtrées, il a développé une apparente conception de la vie, souvent exempt de vengeance, mais il est avant tout très méfiant. En compagnie de Johnny Jesus, jeune orphelin qu’il a sauvé des griffes de certains invertis et de Billy Lee Cottril, doux rêveur qui croit en une certaine justice réparatrice, cette équipe va prendre le train et s’éloigner de la ville de Glory.

Un récit épique aux dialogues finement ciselés ainsi que philosophiques, La parade des imbéciles fait immédiatement penser à Des souris et des hommes de Steinbeck. Si l’action reste bien présente, tout se déploie comme un long western noir avec en arrière plan, le Deguello du film Rio Bravo et plus encore, Le train sifflera trois fois. Une plume quelquefois sans concessions, très réalistes. Un roman brut sur les aléas de la nature humanitaire et la cupidité. 

Bonne lecture !

La parade des imbéciles

Davis Grubb

Éditions Sonatine

364 pages

 

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N
Une des perles rares de 2022 !
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R
En effet !