28 Janvier 2021
Une chronique de Sylvie Geoffrion
Une tristesse infinie m'habite après avoir refermé ce livre. Un livre triste, amer, d’une terrible violence latente et toujours l'ombre de cette évidente fatalité...oui une lecture dérangeante.
J'ai un penchant certain pour les auteurs américains de romans noirs, ceux qui nous parlent de l'Amérique des paumés, ceux qui savent nous décrire les chemins de la quête sans rédemption et Lize Spit est de ceux là.
Un petit village flamand, où l'intimité est difficile à gérer, trois enfants nés la même année et qui penseront être amis pour toujours, les familles dysfonctionnelles et bien sûr tous les non dits. Un village perdu où tout se voit mais rien ne se dit réellement.
C'est Eva qui ressent, voit, enregistre et raconte tout. Sa vie, un peu, aujourd'hui à 27 ans, à Bruxelles, puis elle revient sur l'été de ses 14 ans qui nous fera comprendre pourquoi après plus de 10 ans sans y être retournée, elle revient dans son village. En nous racontant la vie à la maison avec le frère, la soeur et les parents alcooliques elle remonte le temps. Froidement, sans regrets, crûment, Eva nous raconte la fin de l'enfance, l'adolescence et la rencontre avec la sexualité, les amitiés malsaines, l'emprise perverse de ces amitiés, la maladie mentale, les addictions et la famille...
Malgré une narration qui pourrait être un peu plus ramassée, le pari est gagné car en tant que lectrice, je me suis sentie interpellée et non je ne suis pas sortie parfaitement indemne de cette lecture.
Débâcle, un bon premier roman noir malheureusement encore trop vrai.
Bonne lecture !
Débacle
Lize Spit
Actes Sud
2018