28 Janvier 2021
Fin 2020, alors que la lumière du jour se faisait rare, que la température descendait sous le point de congélation, que l’esprit s’engourdissait à défaut d’hiberner, je me suis prise d’amour pour la poésie québécoise et j’ai littéralement plongé dans de magnifiques recueils.
Voici la liste de mes coups de cœur :
✒ Et arrivées au bout nous prendrons racine de Kristina Gauthier-Landry, La Peuplade, raconte le territoire, la boréalité, la mer et comment ceux-ci façonnent les êtres et les vies des femmes, leur quotidien fait de gestes simples. Une poésie dépouillée, brute, à l’image de la Côte-Nord.
Extrait :
retourner au début
rebrousser les entrailles
pour qu’un jour bien droites
telles des épinettes nous puissions dire
c’est ici que nous sommes nées
✒ Pendant que Perceval tombait de Tania Langlais, Les Herbes Rouges. Une lecture en apnée, suspendue au galop de ce cheval qui fera chuter Perceval, histoire entremêlée aux derniers instants de Virginia Woolf « le plus beau suicide / de la littérature anglaise ». Un bijou que ce recueil.
Chez Mémoire d’encrier, 3 recueils coup de cœur, qui prouvent la qualité des publications de cet éditeur québécois
✒Nous ne trahirons pas le poème de Rodney Saint-Éloi
pour ma défense
je dirai que je suis poète
les mots m’ont précédé
je n’ai pas tété ma mère
je n’ai pas connu mon père
j’habite loin de mon île
mon ventre n’est pas mon ventre
je n’étais pas convié à ma naissance
✒Moi Figuier sous la neige de Elkahna Talbi
À demi
dans deux vies
j’ai fini par croire
que j’étais complète
rapiécer tous les bouts de moi
pour me faire un trophée.
✒La femme cent couleurs de Lorrie jean-Louis
Qui es-tu ?
la fille du silence
la sœur du déni
que vois-tu ?
des chimères
qu’espères-tu ?
hier
✒ Magnetic Equator de Kaie Kellough, éditeur Mcclelland and Stewart qui a reçu le prix Griffin
de poésie de langue anglaise