28 Novembre 2011
Ian Rankin est un de mes auteurs préférés. Et, évidemment, je suis un fan de son personnage, John Rebus. De plus, j’ai eu la chance de visiter en septembre, la superbe ville d’Édimbourg où cet inspecteur peu ordinaire hante les rues et les bars, pour y résoudre des crimes de façon peu orthodoxe.
Alors, dès la parution de «Portes ouvertes», un roman sans l’inspecteur Rebus mais où on nous promet un «Dortmunder» revisité par Rankin, je me suis donc précipité sur ce livre avec appétit.
Petite parenthèse...Vous connaissez Donald Westlake et sa série Dortmunder ? Cette série, hilarante au possible, nous présente John Dortmunder un voleur malchanceux et son groupe de «travail». Ce gang a une particularité, il rate ses coups et se place, à chaque occasion, dans des situations rocambolesques et leurs incompétences en font des personnages tout à fait sympathiques. Un véritable plaisir !
«Portes ouvertes» semblait vouloir exploiter cette veine de personnages un peu «losers» qui par leur amateurisme et leur gaucherie, vont se mettre dans des situations très inconfortables ...
Déçu ? Je l’ai été un peu. Mes attentes étaient grandes ! Mais j’ai quand même passé un bon moment de lecture car Ian Rankin est un excellent conteur et son histoire était quand même bien intéressante. Cependant, je ne peux pas dire que «Portes ouvertes» soit un grand roman, du grand Rankin !
C’est vrai que l’on y retrouve le style efficace de Rankin: sa capacité à décrire les bas-fonds d’Édimbourg et son talent pour nous présenter des personnages qui ne manquent pas d’intérêt, par leurs pensées et leurs actions. Mais ce roman, en ce qui me concerne, manque un peu de vitalité, de punch; «Portes ouvertes» se lit agréablement mais déçoit les attentes si on s’attend à être surpris, à être impressionné, à ce que l’auteur nous en mette plein la vue !
À Édimbourg, chaque année, tous les musées ouvrent leurs portes pour recevoir gratuitement toute la population. Trois amis, honnêtes, bons citoyens mais en quête de sensations fortes, imaginent un vol de peintures lors de cette journée. Mike est un millionnaire qui a fait fortune en informatique. Robert est directeur de l’Institut d’art et Allan est banquier. Pour diversifier les compétences de l’équipe, les trois éventuels voleurs s’adjoignent un jeune peintre spécialiste de la contre-façon et un petit mafieux, spécialiste en crime de toutes sortes.
L’équipe complétée, les cinq «amateurs d’arts» préparent presque minutieusement leur coup. On essaie de penser à tout et de prévoir l’imprévisible. Le plan semble excellent ! La stratégie est au point. Nos futurs criminels voguent entre le désir de posséder une toile de grands maîtres écossais et quelques relents de culpabilité avant le fait. Le subterfuge fonctionne, le vol est réussi et chacun retourne chez lui avec son propre butin. Mais c’est à ce moment que «notre» plaisir commence ! On assiste à une comédie d’erreurs qui font la joie de l’enquête de l’inspecteur Ransome.
Vous passerez sûrement un bon moment de lecture en parcourant «Portes ouvertes»; on ne peut nier les qualités d’écrivain de l’Écossais Ian Rankin, surtout sa capacité à raconter une bonne histoire. Évidemment, quand on s’attend à plus, quand on espère que l’auteur nous en mettra plein la vue, nous risquons d’être un peu déçus. Mais sans attente, vous passerez sûrement un bon moment de lecture.
Si vous ne connaissez pas Ian Rankin, je vous recommande grandement sa série avec John Rebus. Vous y découvrirez un personnage attachant malgré ses petits travers, son amour de la musique et de l’alcool. Et en plus, vous aurez la chance de découvrir Édimbourg, la ville tant aimée de cet inspecteur bien particulier.
Et si vous voulez vous amuser en lisant de très bonnes histoires, allez à la rencontre de John Dortmunder et de son créateur, Donald Westlake.
Au plaisir de la lecture.
Portes ouvertes
Ian Rankin
Éditions du Masque
2011
330 pages