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Polar, noir et blanc

Un blogue qui parle de livres, de bons livres, dans tous les genres, juste pour le plaisir de lire et d'en parler.

Bone

 Sous les pavés, les déshérités !

Par Christophe Rodriguez

Au tout début des années 90, le lecteur que je suis faisait connaissance avec l’œuvre de l’auteur américain George Chesbro (1940-2008). Flirtant avec le fantastique et parfois l’étrange, nous visons avec Mongo, son détective nain doté d’un QI particulier (l’Ombre d’un homme brisé, Là où les pierres murmurent, Les bêtes du Walhalla) et Bone qui était d’une tout autre étoffe, sans Mongo.

Dans New York ou normalement, la vie ne s’arrête jamais sauf en ces temps étranges marqués du sceau de la COVID, les laissés pour compte sont hélas légion. Entre ceux qui ont perdu leur emploi, ceux qui ont plongé pour différentes raisons ainsi que certains groupuscules qui ont choisi la rue et ses fondements pour y établir leurs quartiers généraux, ce monde obscur évoque : Les habits noirs de Paul Féval, et se veut l’antithèse de notre monde, dit civilisé.

Un os dans l’engrenage.

Un peu dans cette veine, Chesbro fit donc naitre en 1993 (Rivages, version française) : Bone.

Qui est cet étrange personnage, hantant les rues de New York avec un fémur humain dans la main. Ayant, perdu la mémoire, puis recueilli par une assistante sociale qui va rapidement s’attacher à son sujet, il fait aussi l’objet de bien des attentions du corps policier qui le soupçonne d’être l’auteur de certains meurtres assez horribles qui touche justement les sans-abris.

En 127 pages, avec un graphisme très DC Comics, qui symbolise un peu les sombres heures de Batman à Gotham City, le tandem Seiter/Pantarolo donne une seconde vie à un roman qui n’a rien perdu de son acuité. Au fil des cases, nous découvrons le pourquoi et le comment de cette mémoire que Bone retrouvera peu à peu, avec des flashs inquiétants qui vont le mener tout droit dans l’antre d’un «  pacificateur » qui veut éliminer ces êtres, mis au ban de la société.

Est-ce aussi bon que le roman, peut-être pas, mais disons que le jeu en valait la chandelle.

Avec un indicible bonheur, j’ai donc relu Chesbro en parallèle avec cette bande dessinée qui lui rend en quelque sorte hommage.

Bonne lecture !

 

 

Bone

Par Roger Seiter et Fred  Pontarolo

D’après le roman de George Chesbro

Michel Lafon 

127 pages

 

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