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10 Mai 2013
Moment magique, hier soir ! J’ai assisté à une causerie avec Éric Dupont, l’auteur du magnifique roman «La fiancée américaine», à la librairie Carcajou de Rosemère.
Un pur plaisir que d’écouter ce romancier, un conteur passionnant enchaînant des histoires aussi invraisemblables qu’intéressantes et des anecdotes qui ont influencé l’écriture de son dernier roman.
Éric Dupont est né en Gaspésie au début des années 1970. Son enfance est marqué par de multiples déménagements: changement de maisons, de villes, de parents, au gré des nombreuses «épouses» de son père.
À 16 ans, ayant le goût du voyage ... ou de la fuite, il se retrouve dans une famille autrichienne dans le cadre d’un échange culturel. Famille avec laquelle, il garde contact. (Vous pourrez le constater à la fin de cette chronique !).
Rentré au Canada, il poursuit ses études en littérature comparée, à l’université d’Ottawa et à l’Université de Montréal. Il termine sa maîtrise dans une université berlinoise et se retrouve enfin à Toronto pour terminer son doctorat. Se sentant une «vocation» d’enseignant, il décide d’y compléter un certificat d’enseignement. Il enseignera plus de six ans dans des écoles privées et publiques.De retour à Montréal en 2003, Éric Dupont enseigne la traduction à l’université McGill.
Avant la publication de son dernier roman «La fiancée américaine», il a écrit trois romans publiés aux éditions Marchand de feuilles: «Voleurs de sucre», «La logeuse» et «Bestiaire».
«La fiancée américaine» est son quatrième roman et à lui seul, il mérite un «making of» des plus complets.
À l’origine, le roman est né de l’histoire que son père lui a racontée, l’histoire d’une jeune fille ayant quitté son village pour se rendre à New York, s’y faire avorter et revenir chez elle dans la même journée. Image troublante d’un Québec du milieu des années 50, du temps de la grande noirceur. Le drame de cette jeune fille a inspiré Éric Dupont mais les nombreuses anecdotes relatées par sa mère sur la vie quotidienne à Rivière-du-Loup ont enrichi grandement ce récit.
Et alors, on y retrouve l’ensemble des événements et personnages qui peuplent ce roman foisonnant:
De plus, les différents séjours de l’auteur à Berlin, à Rome, ses rencontres avec des personnes ayant vécu la Deuxième guerre mondiale de l’intérieur, ses années d’enseignement à Toronto et surtout, son amour pour l’opéra viendront marquer cette magnifique saga familiale.
Le roman est construit selon la structure de l’opéra de Pucini, la Tosca. Une première partie plus festive, teintée du réalisme magique de la littérature sud-américaine. Une deuxième partie, plus aride, plus complexe et aussi très enrichissante, un échange épistolaire entre deux frères que tout éloigne. Et finalement, une troisième partie à la John Irving, pleine de rebondissements avec une finale digne des meilleurs polars !
Et tout cela donne un style «Éric Dupont», une écriture festive, un roman complexe et populaire, accessible. Un excellent roman !
Deux ans d’écriture et mille pages plus tard, il remet son manuscrit à son éditrice ! Ouf !
Un gros travail d’édition commence alors: resserrement de l’intrigue, fusion de personnages, coupure et remodelage de la structure et des chapitres. Éric Dupont se remet au travail pendant six semaines à 18 heures de travail par jour. Le roman est publié à l’automne 2012, un magnifique pavé de plus de 550 pages qui trône encore dans les palmarès de ventes au Québec.
Amis et lecteurs européens, bonne nouvelle ! «La fiancée américaine» suivra la voie de Cheval Lamontagne et fera le voyage au-dessus de l’Atlantique. IL sera bientôt disponible en France. D’ici quelque temps, vous pourrez lire ce récit, qui selon mon humble avis, est l’un des meilleurs romans québécois des dernières années.
Une dernière anecdote qui m’a fait grand plaisir !
À la fin de la causerie, comme beaucoup de spectateurs, je me suis avancé pour faire dédicacer mon exemplaire. En voyant mon nom sur le livre, Éric Dupont s’est rappelé avoir lu ma chronique sur «La fiancée américaine», publiée sur mon blogue «Polar, noir et blanc». Je lui ai donc dit que j’étais bien content que son éditrice lui ait envoyé ma chronique... Il m’a alors révélé que ce n’était pas l’éditrice mais quelqu’un de sa famille d’accueil en Autriche qui lui avait fait parvenir ma chronique en lui disant que quelqu’un sur Internet, parlait en bien de son roman!
J’avoue, pas du tout humblement, que j’ai ressenti un peu de fierté en l’entendant me raconter le voyage ... effectué par ma chronique.
Alors, lecteurs québécois et lecteurs européens (dans quelque temps) ne boudez pas votre plaisir et lancez-vous dans cette saga familiale extraordinaire où les Madeleine se succèdent sur plus d’un siècle.
Bonne lecture !
La fiancée américaine
Éric Dupont
Éditions Marchand de feuilles
2012
557 pages
"La fiancée américaine" d'Eric Dupont: Que la joie demeure ! -
"L'ambition va toujours plus loin quand elle se déguise en vertu" Éric Dupont parlant au nom d'une Madeleine ... Sensation particulière ! Je termine ce roman et je me dis que je viens de lire ...
http://lecturederichard.over-blog.com/article-la-fiancee-americaine-114219676.html
Voir ma chronique sur "La fiancée américaine"
Fable gourmande et hdoniste, Voleurs de sucre est un loge du glucose et de ses drivs. Eric, un gaspsien de 3 ans raconte l'volution de sa dpendance au sucre et la collusion ternelle des tres qui ne
http://www.marchanddefeuilles.com/marchanddefeuilles_015.htm
Bonheurs | Pierre Foglia | Pierre Foglia
Cela fait deux mois que je dis à tout le monde que La fiancée américaine, d'Éric Dupont, sera l'événement de la rentrée littéraire au Québec. On va pouvoir le vérifier à partir d'aujourd...
http://www.lapresse.ca/debats/chroniques/pierre-foglia/201210/12/01-4582566-bonheurs.php
Je ne peux m'empêcher de vous mettre en lien, cette excellente chronique de Pierre Foglia, dans la Presse du 12 octobre 2012.