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Polar, noir et blanc

Un blogue qui parle de livres, de bons livres, dans tous les genres, juste pour le plaisir de lire et d'en parler.

Oscar Wilde et les meurtres du Vatican

Oscar Wilde et les meurtres du Vatican

«Un repas sérieux demande une conversation frivole.»

Oscar Wilde

Premier contact avec le monde étrange de Gyles Brandreth ! Attiré par la couverture, la photo d’Oscar Wilde et le titre du roman, je n’ai pas hésité une seconde à commencer ce roman. Pendant les vacances ! Et je ne l’ai pas du tout regretté; je me suis amusé comme un petit fou ! Et j’ai découvert un auteur qu’il me plaira de revisiter.

Gyles Brandreth est tout un numéro! Né en Allemagne en 1948, ses parents déménagent à Londres alors qu’il est âgé de trois ans. Après ses études à l’Université d’Oxford, il amorce une carrière, que dis-je, il amorce une série de carrières assez divertissantes. Suivez-moi:

  • producteur de théâtre;
  • journaliste;
  • animateur à la radio et à la télévision;
  • scripteur;
  • comédien.

Évidemment, comme suite logique, il passe de comédien à politicien. Pendant cinq ans, il sera député au Parlement du Royaume-Uni. Puis, en 2007, à presque 60 ans, il amorce sa carrière d’auteur, en écrivant une série de romans policiers procéduraux, mettant en scène, nul autre qu’Oscar Wilde et d’autres célébrités comme Arthur Conan Doyle.

En ce qui me concerne, j’ai adoré l’atmosphère bon enfant qui se dégage de ce roman. Il est évident que l’enquête menée par les deux compères n’est pas ce qui me vient immédiatement à l’esprit mais les dialogues, les échanges entre le père de Sherlock Holmes et le créateur de Dorian Gray sont tout à fait savoureux. La complicité entre Oscar Wilde et Arthur Conan Doyle nous laisse ébahi par leur intelligence, leur esprit et leur sens de la répartie. Et quel plaisir que cette confrontation entre la truculence de l’Irlandais et la retenue du médecin écossais!

Il ne faut pas oublier l’enquête ... qui n’est pas du tout à négliger. Subissant les succès de Sherlock Holmes, Arthur Conan Doyle n’en peut plus; une cure thermale lui fera grand bien.

«Grâce à Sherlock Holmes, j’étais prospère. Grâce à Sherlock Holmes, j’étais célèbre. Grâce à Sherlock Holmes, j’étais épuisé. Le public n’était jamais rassasié du «plus grand détective consultant au monde»; jusqu’à son nom me fatiguait»

Mais, il y fait une rencontre «pas reposante», Oscar Wilde, toujours à l’affut d’une bonne aventure. Pressé par le courrier adressé à son personnage, Conan Doyle a apporté avec lui toutes les lettres et les paquets envoyés au résident du 221B Baker Street. Aidé de son ami Oscar, il découvre trois paquets contenant, une main, une mèche de cheveux et un doigt portant un anneau rose. Wilde y voit un appel au secours. Et comme Sherlock Holmes ne peut évidemment pas y répondre, il convainc son ami de se rendre à Rome pour y découvrir ce qui se cache derrière ces envois mystérieux.

Commence alors la découverte du monde particulier de la Cité Vaticane, de ses habitants et de la Rome de la fin du XIXe siècle: la Place St-Pierre, la Place d’Espagne, les rues sales et pauvres de Rome et le luxe des salles de la demeure papale. Aidés par un médecin qui connait les rouages du Vatican, nos deux compères se frotteront à l’opacité de l’Église, à la corruption de la police romaine et à l’absence de victimes ... Problème majeur quand on veut résoudre un meurtre. Ils rencontreront une certaine confrérie de cardinaux représentant les sept péchés capitaux et partiront à la recherche d’une belle jeune fille qui hante l’esprit de ses protecteurs et protectrices. De plus, dans ce monde de catholiques, Oscar et Arthur rencontreront un pasteur protestant et sa soeur ... ce qui mettra à rude épreuve la fidélité de Conan Doyle pour sa tendre épouse.

Sans être passionnante, l’enquête est bien dessinée par l’auteur. On comprend bien que ce n’est pas là, la force du roman. On se régale de la présence de nos deux enquêteurs, on se promène dans Rome et dans le Vatican. Voyeur et curieux, on assiste aux envolées verbales et aux discussions et on apprivoise les us et coutumes de la fin du XIXe siècle sous l’oeil amusé de nos deux apprentis enquêteurs.

Je vous recommande grandement ce cinquième roman de la série Oscar Wilde. Je ne peux vous dire si les cinq autres (un 6e a été publié l’année dernière) sont de la qualité de celui-ci mais je vous promets de vous en reparler.

Amateurs de polars purs et durs, de romans noirs, prenez le temps de cette petite récréation pour lire un peu de légèreté tout en profitant d’une oeuvre qui se tient. Et qui même, nous informe. Ne boudons pas notre plaisir et profitons de la verve des personnages et du talent de l’auteur.

Quelques extraits ... pour le plaisir des yeux :

«D’après mon expérience, lorsqu’un homme intelligent a beaucoup de choses à dire, il se tait.»

«Née vieille, l’âme rajeunit. C’est la comédie de l’existence. Né jeune, le corps vieillit. C’est sa tragédie.»

« Ils ne boivent pas, ils ne fument pas, ils ne parlent pas. Pourquoi se soucient-ils de respirer ?»

Bonne lecture !

Oscar Wilde et les meurtres du Vatican

Gyles Brandreth

Grands Détectives 10/18

2012

402 pages

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M
I stumbled upon here while searching for some information. I just wanted o say thank you for sharing about this book here. I think it will be quite interesting to read and will try it for sure. Looking forward for more.
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R
It's a pleasure !<br /> Have a good day !
R
Je t'y encourage grandement !<br /> Bonne lecture, Anne !<br /> Amitiés
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A
Une série dont le premier exemplaire traîne toujours dans ma PAL... il faut que je me penche sérieusement dessus !!
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É
«D’après mon expérience, lorsqu’un homme intelligent a beaucoup de choses à dire, il se tait.»<br /> <br /> Tellement vrai, c'est à se demander pourquoi nous sommes si nombreux à tant parler...
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R
Comment répondre à ton commentaire, chère amie ? Peut-être par un silence qui parle ...? ...<br /> Bonne journée !