5 Octobre 2011
À mon grand
désarroi et à celui de quelques amis blogueurs, je n’avais encore jamais lu d’enquêtes du célèbre agent du FBI, Aloysius Pendergast, personnage central des romans écrits à quatre main par Preston
et Child.
Et bien voilà, c’est fait ! J’ai lu le premier de la série ... et j’ai beaucoup aimé ! Je lirai sûrement d’autres romans de cette série car j’ai
apprécié le personnage et le style de ces auteurs.
Il faut savoir, au départ, que «Relic» est un roman d’épouvante et un thriller qui frôle le fantastique. Cependant, le
talent des deux auteurs et leurs connaissances scientifiques donnent au texte et à l’histoire un parfum de vérité qui emporte le lecteur au coeur de l’histoire et le fait trembler.
Ah oui, l’histoire ?
Tout commence, dans une forêt de l’Amazonie. Une expédition scientifique est décimée dans des circonstances étranges: les chercheurs trouvent
la mort (ou c’est plutôt la mort qui les trouve !) mais ils réussissent auparavant à faire parvenir quelques caisses de leurs découvertes.
Des années plus tard, le Musée d’histoire naturelle de New-York organise une exposition spéciale sur les «Superstitions»
(Titre original du roman) des peuplades primitives. À quelques jours de l’ouverture de cette exposition, qui assurera l’avenir financier du Musée, les cadavres de deux enfants sont trouvés dans
un escalier retiré de l’institution. Puis une série d’événements funestes augmentent le trouble et exacerbent la peur des employés du Musée. Et la question se pose: qu’est-ce qui hante les
corridors des sous-sols de cet immense Musée et qui laisse derrière son passage, des corps affreusement mutilés ?
Des liens avec des événements semblables en Louisiane amènent un inspecteur rattaché au bureau de la Nouvelle-Orléans, à venir participer à la
recherche du meurtrier. Pendergast, spécialiste de l’étrange et de l’inexpliqué sera secondé par Vincent d’Agosta, de la police de New York. Se joindra à eux, l’ambitieux et fort
incompétent agent Coffey, celui à qui «on peut faire confiance pour compromettre une situation déjà peu brillante.»
Et la journée de l’ouverture de l’exposition arrive. Le personnel est sur les dents ! Margo, la jeune doctorante, spécialiste de la génétique
végétale et des l’ethnopharmacologie; Smithback, le journaliste en quête de scoop et le docteur Frock, aux théories plus ou moins appréciées. Ces personnages sont confrontés aux décisions
douteuses des gestionnaires du Musée ... qui ne pensent qu’à la réussite financière ( Oh, vous vous dites que c’est sûrement de la fiction ... ça n’existe pas dans la vraie vie !). Pendergast
mène l’enquête à sa façon, avec un sens de l’humour extraordinaire, une culture riche et variée, des réflexions justes et pertinentes et un ton, juste ce qu’il faut ... d’impertinence. En bref,
j’aime ce personnage bien mis et bien dans sa peau.
Les auteurs réussissent à faire monter la tension et le suspense d’une façon diabolique; le lecteur suit facilement l’intrigue et les multiples
personnages, dans cette montée inexorable vers le drame attendu. La tension monte et les pages se tournent à toute vitesse vers une conclusion, non vers deux conclusions qui surprennent, qui
déstabilisent et porteuses de questionnements. Il est vrai que la deuxième finale m’a un peu décontenancé ! Aujourd’hui, près de quatre semaines après ma lecture, j’en savoure plus l’inattendu,
l’étrange et le «pas ordinaire» !
Preston et Child et leur personnage de Pendergast m’ont conquis. Pour un premier roman à quatre mains, ils ont réussi une oeuvre qui se tient, un
thriller efficace et passionnant. Le contenu scientifique qu’ils ont parsemé dans l’histoire était intéressant, instructif, sans jamais être trop didactique.
J’ai très hâte de lire la 2e enquête de cet agent bien spécial !!
Et surtout, chers lecteurs, à votre prochaine visite au Musée, quand vous lirez sur une porte: «Entrée interdite» ...; s’il vous plaît, refrénez
votre curiosité et ne pénétrez pas dans ce qui pourrait être le lieu de votre dernier méfait !!!
Quelques extraits:
«D’ailleurs, il avait lu quelque part que les chimpanzés étaient comme les hommes: violents, sujets à de soudains accès d’excitation,
toujours en train de se battre, parfois jusqu’à la mort, et enclins au cannibalisme.»
«Pour ne rien dire de ses rapports avec les gens. Autant l’admettre, il était infirme en ce domaine.»
« - Que ce type est un merdeux de première.
Ah ! mon cher Vincent, soupira Pendergast, comme votre expression est imagée !:
« ... une odeur étrange, aigre, déplaisante, presque obscène.»
Et la dernière, exemple parfait de la culture d’Aloysus Pendergast : « C’est d’une simplicité biblique, sans complications inutiles, comme
une nature morte de Zurbaran, une symphonie de Bruckner.»
Je vous souhaite une très bonne lecture ... et n’oubliez pas de visiter les musées de votre région.
Au plaisir !
Relic
Douglas Preston et Lincoln Child
J’ai lu
2008
543 pages