25 Septembre 2012
"Crains comme peste les mots
Sortis de la littérature"
Franz Hellens
Sans aucune culpabilité et même avec un certain plaisir, je vous reproduis les deux premiers paragraphes de ma chronique sur le Malphas numéro 1 (de Patrick
Senécal) que j’avais adoré ! Pour vous rappeler le contexte mais aussi, par pur plaisir égoïste de me citer moi-même ! Et peut-être, dommage collatéral oblige, vous inciter à aller relire cette
chronique que j’avais eu beaucoup de plaisir à écrire !
Fin de l’auto-promotion ! Lisez ces deux paragraphes ou passez «Go», récoltez 200$ et rendez-vous à ma chronique ...
«Patrick Senécal est connu et reconnu comme un auteur de romans où l’homme nous présente son côté le plus noir, où une certaine violence
souvent physique, parfois morale, enfonce ses héros au plus profond de l’âme humaine. L’écriture de Patrick Senécal ne laisse personne indifférent: on aime ou on ... ne l’a pas lu ! Non, blague à
part, je peux comprendre que certains lecteurs n’apprécient pas le climat des romans de cet auteur et les émotions fortes que sa lecture apporte. Je reprends donc ma phrase: on aime Patrick
Senécal ou on n’aime pas. Mais ceux qui aiment, peuvent se payer tout un plaisir de lecture en se promenant dans l’univers imaginé par ce romancier.
Cependant, «Malphas», la nouvelle série imaginée par Senécal, prend une allure différente, marque peut-être un tournant dans le style de
l’auteur. Le roman nous présente encore une enquête; n’ayez aucune crainte, il y aura quelques meurtres. mais le ton est complètement différent. À chaque page, à chaque paragraphe, on sent que
Patrick Senécal s’est amusé à écrire ce roman, qu’il a eu un plaisir fou à s’éclater et souvent, je l’imaginais, derrière l’écran de son ordinateur, esquissant un sourire sardonique ou riant de
ses trouvailles les plus drôles. Et le lecteur, derrière les pages de son livre, possédé par ce démoniaque auteur, en profitera également pour réagir, sourire et rire aux mêmes endroits
...»
Ici commence ma vraie chronique sur "Malphas. Tortute, luxure et lecture." !!!
Si Patrick Senécal s’est amusé à écrire ce deuxième tome des aventures de ce CÉGEP bien spécial, je peux vous dire que moi aussi, je me suis amusé à
lire de deuxième ouvrage. Quel plaisir de retrouver ces personnages ! Quelle jouissance littéraire de profiter de l’imagination et de la folie de Patrick Senécal. Car c’est bien de ça qu’il
s’agit ici, un roman plein de folies, juste pour rire et s’amuser, avoir un plaisir fou à suivre cette histoire et cette enquête. et se laisser porter par le délire et l‘insouciance de
l’auteur.
Dans ce deuxième tome, le lecteur qui a apprécié le premier roman, retrouvera la galerie de personnages qui nous a amusés dans «Le cas
des casiers carnassiers». Et oui, après cette histoire de casiers qui rejetaient des élèves assez mal en point ( un euphémisme ... ) (mot que j’ai moi-même appris au CEGEP ...!),
Patrick Senécal nous démontre les dangers d’un club de lecture dans ce collège envahi par quelques esprits maléfiques et surtout pas pédagogiques.
Alors, faisons une tentative de résumé !
À la suite de la conclusion de l’enquête sur cette fameuse affaire des casiers, le CEGEP de Saint-Trailouin vit quelques jours de tranquillité ...
toute relative ! Michel Condé, professeur remplaçant, crée un club de lecture pour les adultes. Enseignants du collège, élèves et quelques habitants de la ville, s’y inscrivent. On attend la
première rencontre avec fébrilité.
Pendant ce temps, Julien Sarkozy, l’enseignant au nom particulier, continue son enquête sur les phénomènes bizarres qui hantent le collège. Comment
fera-t-il pour visiter ce sous-sol si inquiétant ? Quel mystère se cache derrière cette porte en métal, forteresse imprenable, gardée jalousement par le concierge Fork ?
Il est évidemment supporté par l’incomparable Simon Gracq, le journaliste à la syntaxe débridée mais aux qualités d’enquêteur
indéniables.
Pour se détendre et par amour de la littérature, Julien s’inscrit au club de lecture de Michel Condé. Et quelle chance, le local 1814, fraîchement
repeint, est disponible; il n’y aura pas de cours pendant cette session. Le local sera réservé exclusivement au club de lecture.
La première rencontre s’y déroule normalement ! Normalement ? Pas tout à fait ! Peut-il se passer quelque chose de normal au CEGEP de Malphas ?
Pendant la rencontre, la terre s’est mise à trembler; le local a été secoué. Et en même temps, cette drôle d’odeur qui flotte continuellement dans le collège a été plus forte. Le choix des romans
est varié et les auteurs choisis, passionnants. Les membres du club liront Zola, le Marquis de Sade, Boris Vian, Houellebecq et Gary. Même le lecteur a hâte à la prochaine rencontre !
À la deuxième rencontre, encore une fois, le local a tremblé pendant la lecture d’un extrait. Et aussi à la troisième ! Et des lézardes apparaissent
sur les murs. La peinture s’écaille. Et certains participants commencent à manifester des comportements bizarres, inattendus. Mais que se passe-t-il réellement dans ce club de lecture?
Tout le CEGEP de Malphas et une partie de la communauté de Saint-Trailouin seront secoués par les conséquences étranges provoquées par ces
dangereuses lectures ...
Alors, tout cela titille évidemment notre Sarkozy préféré. Avec l’aide de l’éloquent Grack et de la superbe Rachel, réussira-t-il à dénouer
l’intrigue et à comprendre le mystère de Malphas ?
Voilà donc, dans toute la folie de Patrick Senécal, un roman où l’imagination est aux commandes. Indéniablement, le seul but de ce roman est de
divertir. Le lecteur doit avoir l’esprit ouvert, se laisser transporter par l’humour de l’auteur et accepter ces invraisemblances pour son plus grand plaisir. Le contrat entre l’auteur et le
lecteur est clair et il n’y a qu’une clause: ici, on s’amuse !
Alors, pour vous mettre l’eau à la bouche, je vous offre quelques extraits. Sûrement que ces perles québécoises sauront plaire aux enseignants et
enseignantes des CÉGEPs québécois; en espérant également que les professeurs de français des lycées d’outre-Atlantique, sauront s’y laisser charmer !
Je n’en cite que quelques-uns ! J’aurais pu en choisir des dizaines d’autres. Je vous laisse le plaisir de les découvrir ... pendant votre lecture
de Malphas.
« Aussi incroyable que cela puisse paraître, son cerveau est en train de comprendre quelque chose, au risque de provoquer un
anévrisme.»
Une phrase de l’incomparable Gracq, phrase qui devrait se retrouver dans tout bon manuel de pédagogie: « Ce matin, durant l’action du
déroulement de ton cours, tu es passé à deux poils de cheveux de commettre l’acte de quelque chose qui t’aurait imbibé dans le trouble, n’est-ce-pas ?»
N’ayez crainte, le roman n’est pas écrit de cette façon !! Cette syntaxe est exclusive au valeureux scribouilleur du journal du Collège.
«Un prof syndiqué, c’est aussi intouchable qu’une vierge musulmane ...» Une phrase digne de Charlie Hebdo ???
Et enfin, pour une petite touche politique. « Dans l’atrium, le silence est aussi total, comme si un journaliste venait de demander à un
ministre de dire la vérité.»
Bonne lecture !
Et inutile de vous dire que je vous le recommande ! Un remède bien spécial pour combattre la grisaille de l’automne !
Malphas
2. Torture, luxure et lecture
Patrick Senécal
Alire
2012
498 pages
Le site de l'auteur: Patrick Senécal