8 Mars 2012
Comme je vous le disais dans ma chronique sur « Le coup de la girafe », on ne sort pas indemne de la lecture de ce roman.
Jacob a hanté notre maison, il a alimenté nos discussions, il a été présent de notre première lecture jusqu’à la rédaction de « nos chroniques » !
Nos chroniques ??
Et oui, ma conseillère pédagogique de conjointe a elle aussi écrit une chronique sur « Le coup de la girafe » et j’ai le grand plaisir de vous la présenter …
Chers lecteurs et lectrices de « Polar, noir et blanc », je vous offre la chronique de France, ma douce moitié et ses réactions après sa lecture du roman de Camille Bouchard.
Un long cou de girafe, il me semble que ce doit être doux…surtout lorsqu’on le peigne…
Mais dans Le coup de la girafe, ce n’est pas de la gracilité ou de la douceur du cou de la girafe dont traite Camille Bouchard mais bien d’un très mauvais coup tramé par trois chenapans toujours sur le dos de Jacob.
Oui, le roman parle d’intimidation en contexte scolaire. Oui, le roman met en scène un intimidateur secondé par deux autres adolescents qui pourrissent le quotidien de Jacob, surnommé « Pacom » pour « pas comme les autres ». Pourtant, il va bien au-delà d’un thème à la mode.
Par touches successives et avec un style tout en retenue, Camille Bouchard nous fait entrer dans le quotidien de Jacob. C’est un quotidien glauque seulement éclairé par les manifestations d’affection de sa mère. Celle-ci, une Sylvie revampée en Olga, offre ses services de masseuse à domicile et se révèle incapable de protéger Jacob de cet environnement néfaste qu’elle tente d’oublier grâce aux paradis artificiels.
Jacob a appris à rentrer le cou devant les coups, à se plier aux exigences des autres, à s’isoler pour ne pas susciter l’intérêt négatif des autres. À 15 ans, « il a 6 ans dans sa tête ». Dans cette grisaille, apparaît tout à coup, Chloé. Elle tisse une relation d’amitié avec Jacob. On pourrait penser que l’arrivée de Chloé viendra éclaircir le paysage de Jacob; mais c’est sans compter la bêtise des trois acolytes qui tendent un piège à Jacob lors d’une visite scolaire au zoo. L’amour des girafes sera le catalyseur d’un drame dans l’enclos des lions.
Impossible de rester indifférente à ce roman! Au début de la lecture, je trouvais que Jacob avait un vocabulaire très châtié pour un « pacom ». Puis, j’ai été happée par l’histoire et j’ai cessé de le lire en tant que conseillère pédagogique. Je l’ai lu en tant qu’adulte, en tant que mère et là, j’ai été soufflée. Jacob était devant moi; je voulais lui tendre la main, le protéger.
Je me suis demandée comment je pourrais présenter Le coup de la girafe à des adolescents, surtout en contexte scolaire car certains passages sont durs et bouleversants.
J’avoue être bouche bée…