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9 Septembre 2012
Insatiable quant à la lecture de nouveaux auteurs français, c’est avec son premier roman, VENGEANCE SANS VISAGE, que Fabrice Pichon m’invite à découvrir un peu la région de son enfance, mais pas que …
Besançon : le corps d’un homme crucifié sur la porte de la Citadelle vient d’être découvert, bientôt suivi par un second sur le fronton de la Porte Noire. Deux morts, deux architectes et certainement un seul assassin.
Epaulée par son équipe, la commissaire Nicole Desvignes n’a que trois jours pour boucler son enquête, l’une des plus complexes de toute sa carrière.
De surcroît, elle a bien du mal à accepter à ses côtés la présence de son nouvel adjoint, le commandant Alexandre Pulien. Celui-ci vient de lui être imposé pour suppléer le commandant Victor, avec qui elle travaillait depuis 15 ans.
Soupçonné de proxénétisme, le commandant Victor se serait suicidé après qu’une enquête de l’Inspection Générale ait brutalement stoppée sa carrière. Sa disparition dans les eaux tumultueuses du Doubs semblait donner raison aux conclusions de l’enquête. Son corps n’avait cependant jamais été retrouvé. Mais malgré des preuves bien réelles, la commissaire Nicole Desvignes n’avait jamais cru un seul mot du rapport de l’Inspection Générale.
Puis c’est au tour de son fils, Stéphane de disparaître. Ayant effectué plusieurs stages dans la société des deux architectes retrouvés morts, il est soupçonné du double homicide.
Première constatation avant d’entamer ma lecture : le format. Une taille particulière qui se niche entre le livre de poche et le grand format. J’adore ! Ce qui me chagrine par contre, c’est le côté vieillot que m’inspire la couverture. Mais là n’est pas l’essentiel -me direz-vous- nous sommes bien d’accord, il n’empêche …
Fabrice Pichon, débute son roman par un prologue, dont il se dégage de prime abord une atmosphère particulière jusqu’à en devenir oppressante. Il a choisi l’inoubliable musique du film Midnight Express de Alan Parker pour accompagner cet homme, qui file à bord de sa Porsche 924. Cet homme, c’est Ghislain de Burry. Il est temps pour lui de prendre son train pour se libérer de cette prison dans laquelle on l’a enfermé. Je me suis laissée aller à relire ce prologue avec la musique en fond et force est de constater que le choix de ce morceau est on ne peut mieux approprié !
On entre dans le vif du sujet avec ce double meurtre, aux côtés de celle que son équipe surnomme « la patronne » Nicole Desvignes. Une femme libre, sans attache et sans contrainte. Une personnalité secrète dont il émane toutefois une puissance qui impose le respect.
Fabrice Pichon exploite très bien les différentes facettes de ses personnages, créant ainsi des suspects potentiels qui se succèdent les uns aux autres. Suspense et vengeance sont les maîtres mots de ce roman qui ne nous laisse aucun répit.
Un livre qui s’ouvre sur un prologue du tonnerre, une intrigue menée avec habileté, le tout couronné par une écriture impeccable : bref j’ai passé un très bon moment de lecture.
Une première expérience menée à bien pour un auteur à suivre !
Cette chronique a été écrite par Carine Boulay, collaboratrice à « Polar, noir et blanc ».
Après des études de Droit qu'il abandonne au profit des paillettes de son emploi de "G. O." dans un Club de vacances à Cannes, Fabrice Pichon se range des nuits de folie en intégrant une société l'amena à faire ses premiers pas dans l'univers du polar avec « Vengeance sans visage », car ce qui n'a pas été aurait pu être. Le passé est un personnage à part entière de ses écrits, et la dualité des êtres qu'il affectionne doit être une réminiscence des comics ingurgités à haute dose. Aujourd'hui d'assurances. En 2000, il est lauréat d'un concours organisé par le journal « Le Bien Public » et les quotidiens de Bourgogne avec un premier thriller diffusé sous forme de feuilleton pendant six mois. Par la suite les idées s'entassent dans un coin de son esprit et la vie poursuit son cours. Chacun porte en lui ses propres déchirures, et quitter sa ville et ses racines à l'âge de douze ans fut certainement une de celles qui marqua Fabrice Pichon le plus profondément. C'est peut-être ce qui Fabrice Pichon partage son temps entre Dijon et la Franche-Comté, où il a retrouvé ses racines.