20 Juin 2012
Au départ, Stéphane Marchand avait en tête l’idée d’un scénario. C’est au bout de quelques semaines d’écriture, qu’il a eu l’envie de renouer avec le roman. Grand bien lui en a pris !
JE SUIS VENU VOUS DIRE QUE VOUS ALLEZ MOURIR
JE SUIS SERVI, J’AI UNE QUINTE FLUSH
JE RAFLE LA PREMIERE MISE
A TOI DE JOUER, HAROLD !
ET SOUVIENS-TOI DE NE PAS M’OUBLIER …
Harold Irving, vient de découvrir ce message tracé en lettres de sang, sur le mur de son salon. Son auteur : le MAESTRO.
Le Maestro, un homme abîmé par la vie, qui a décidé d’engager une PARTIE de poker macabre, en offrant sa première victime à Harold Irving, un romancier en panne d’inspiration et à Dexter Borden, un agent du FBI à la dérive. Un duo formé sous la contrainte, par deux personnalités que tout sépare.
Les modalités de ce jeu, orchestré par le Maestro sont strictes : pas de flics, ni de journalistes et profil bas de rigueur, sous peine d’être les responsables indirects de prochaines morts.
C’est ainsi qu’un JEU DE PISTE démarre avec la découverte de plusieurs cadavres … cadavres sur lesquels il faudra pratiquer des autopsies, car le Maestro prévoit de dissimuler des indices à l’intérieur des corps. C’est donc Franny Chopman, un médecin légiste de l’institut médico-légal de San Francisco, engagée aussi contre son gré qui en aura la charge.
C’est dans ses souvenirs, que Harold Irving devra chercher, pour trouver le lien qui l’unit au Maestro. Une mémoire capricieuse, truffée de zones d’ombres. Il va donc tenter de remonter le temps, grâce à l’hypnose.
Après avoir navigué dans le BROUILLARD, ce sera le temps des RéMINISCENCES, puis il connaîtra l’enfer avant d’espérer la rédemption.
D’entrée de jeu, Stéphane Marchand nous plonge dans l’ambiance avec un premier chapitre « percutant » !
Les suivants, ultra-courts nous emportent au gré de cette partie de poker dont le Maestro est l’instigateur. Vengeance, souffrance mais aussi amour, désir et rédemption sont les thèmes abordés dans MAELSTRÖM.
Embarqués malgré eux dans ce jeu de piste macabre, ces protagonistes à la dérive, sont attachants.
Le Maestro, qui a mûri sa vengeance depuis déjà plusieurs années, se révèle être un tueur qui possède un goût prononcé pour la mise en scène, afin de créer une « œuvre artistique » au final.
Le final, justement parlons-en ! Lorsque l’on croit détenir la clé de l’intrigue, Stéphane Marchand nous offre quelques rebondissements supplémentaires et nous concède une fin surprenante et de surcroît émouvante.
Cette touche d’émotion, a clos ce livre, d’une manière qui m’a ravie !
Un roman enthousiasmant, qui nous transporte de la première à la dernière page, avec un rythme soutenu, de manière constante. Un bel exploit de la part de Stéphane Marchand !
Les références à ses passions (séries télé, musique, automobile …) distillées tout au long du livre apportent une touche vraiment personnelle et s’accordent parfaitement au récit.
Un récit bercé tout du long, au rythme d’un titre en particulier, interprété par Louis Armstrong et Ella Fitzgerald :
♫ Cheek to Cheek ♪
♪ Joue contre joue ♫
Heaven, I’m in heaven
Le paradis, je suis au paradis
And my heart beats so that I can hardly speak
Et mon cœur bats si fort, que j’ai du mal à
parler
« Car tout finit toujours, là où tout a commencé … »
Du rythme, des rebondissements, de bons personnages et une fin étonnante voilà les ingrédients dont a fait usage Stéphane Marchand pour faire de MAELSTRÖM un très beau moment de lecture !
Cette chronique a été écrite par Carine Boulay, collaboratrice à « Polar, noir et blanc ».
Né à Lille en 1961, Stéphane Marchand est écrivain, peintre et parolier. De 1989 à 2000, il publie « La partition du voyageur » (Prix Athéna, Sélection Prix du premier roman et Grand Prix des lectrices de Elle) et « Le monde du sénateur » au Mercure France. « Un martien dans le frigo » (Prix du 15ème Festival du livre de jeunesse de Cherbourg), « Mille bravos pour Théo » chez Bayard Poche (J’aime Lire) et « Une grenade dans le crâne » chez Flammarion (Castor Poche).Pour le plaisir d'écouter des démos en studio, il compose également quelques paroles de chansons, dont « A chacun son histoire » titre du premier album de Natasha St-Pier.Il se consacre depuis quinze ans à la peinture, exposant une à deux fois par an dans différentes galeries, en France et à l'étranger, dont une exposition permanente sur trois années, à l'île de Ré, où un certain nombre de collectionneurs s'intéressent à son travail, au point d'acquérir régulièrement de nouvelles toiles.