13 Février 2011
FIN
(Peut-être ...)
Voici donc les derniers mots de «L’oeil de la lune», le deuxième livre de ... (hum !!! On ne le connait pas encore !),
après «Le livre sans nom».
J’avais adoré ce premier roman; je l’avais lu tout d’une traite avec un plaisir assez évident tout en me demandant si un 2e roman du genre pourrait
encore m’intéresser. Et bien oui ! J’ai pris autant de plaisir, sinon plus qu’à la lecture du premier. D’ailleurs, je me demandais en terminant «Le livre sans nom» s’il
restait à l’auteur assez de pieux paroissiens vivants pour hanter un 2e roman. Après les carnages du Bourbon Kid, un auteur se doit de réinventer sa galerie de personnages. Et bien, le pari est
réussi. Le 2e récit de la folie meurtrière du Bourbon Kid est même meilleur que le premier.
Oui, oui, les âmes sensibles devraient s’abstenir (malheureusement pour elles...), l’histoire est toujours aussi déjantée et impossible à raconter
en si peu d’espace. Les personnages sont encore équarris à la hache (au propre et au figuré) et les meurtres les plus crapuleux se succèdent à un rythme très soutenu. Mais le style de l’auteur,
son humour, sa capacité à raconter ces événements avec un sens de la réalité presqu’irréel, le ton badin qu’il emploie pour décrire des scènes affreuses, tous ces éléments font en sorte que le
rythme du roman coule tout doucement entre les moments de violence déchainée.
L’immense talent de l’auteur réside dans cette relation particulière entre le lecteur, l’écrivain et le roman. On lit de l’affreux, on trouve cela
effrayant et l’auteur revient nous chercher avec un mot, une phrase, une situation qui provoquent le sourire. Il se passe tellement peu de temps entre l’horreur et le sourire (des fois carrément
le rire) qu’on se met à penser que l’on devient déviant à apprécier cette lecture. Sensation bizarre mais qui augmente le plaisir de lire !
Alors, pour ceux qui voudraient se plonger dans ce monde de fous, je vous invite à commencer avec «Le livre sans
nom» et à suivre les «péripéties meurtrières» de la ville de Santa Mondega et de ses charmants habitants.
À quoi, devez-vous vous attendre ?
Beau programme, n’est-ce pas ? Et comme je suis toujours un peu frondeur, je m’essaie donc à vous résumer l’histoire ... pour vous mettre l’eau à la
bouche (certains personnages du roman préféreraient probablement un breuvage plus coloré ...).
Un certain soir, précédant l’Halloween, le sarcophage de Ramsès Gaius est retrouvé vide ... La momie a mystérieusement disparu. Pendant ce temps,
sur le bord de l’eau, un nouveau couple se forme: J. D. (Jack Daniels) et Beth se promettent un amour éternel ... mais la nuit du 31 octobre se terminera plutôt dans le sang et la
violence.
Dix-huit ans, plus tard, soit cinq ans après le dernier carnage au bar Tapioca (là où il est interdit de ne pas fumer ...), les événements se
précipitent, une rumeur court. Bourbon Kid est de retour ! Évidemment, tous sont à la recherche de cette fameuse pierre, l’Oeil de la lune, du Livre sans nom et du Saint-Graal. Et tous sont prêts
à tuer pour entrer en possession de ces précieux objets qui guérissent et qui assurent l’Éternité.
Et là, de chapitre en chapitre, le récit haletant et soutenu, vous garde sur votre chaise de lecture préférée avec l’agréable impression d’être le
témoin invisible des événements imprévisibles, au centre de cette ville bien particulière. Et on se laisse porter par le récit jusqu’à la fin (???) surprenante et jubilatoire comme tout le reste
du roman.
Je vous laisse donc avec quelques extraits qui, je l’espère, illustreront parfaitement le style de cet auteur ... anonyme !
«Fort malheureusement, il existe à Santa Mondega une longue liste de règles tacites. L’une d’elles stipule très clairement que personne ne
peut rester heureux très longtemps. Quelque chose de mauvais finit toujours par se profiler à l’horizon.»
«Tuer d’abord, se poser des questions ensuite.»
Un commentaire gastronomique ... de vampires: «Eux aussi avaient déjà eu des crampes d’estomac après s’être régalés d’un Chinois. Ceux-ci
avaient un goût incomparable, mais ils étaient vraiment difficiles à digérer.»
«Cette fois, il ne faisait plus semblant d’être mort.»
Et une petite dernière, pour la route: « Ce fut particulièrement douloureux. Rien à voir avec la banale torture du dentiste. À moins que
votre dentiste ne vous refuse toute anesthésie, ne foute le feu à vos cheveux et à votre cul, et ne vous balance quelques coups de pied dans l’entrejambe avant de vous arracher les
dents.»
Alors, si vous n’avez pas lu «Le livre sans nom» et vous êtes prêts à vivre une expérience de lecture déjantée ... Allez
lire ma chronique (ici) et lancez-vous dans cette aventure.
Vous avez lu «Le livre sans nom», vous avez survécu et surtout, vous y avez tiré un plaisir certain; je vous affirme que
«L’oeil de la lune» vous plaira encore plus.
«Le livre sans nom» et «L’oeil de la lune» vous invitent à une fête macabre et joyeuse de
l’imagination et de la folie ... et ce, pour notre plus grand plaisir de lire ... !
L’Oeil de la lune
Anonyme
Éditions Sonatine
2011
472 pages