11 Mars 2011
À travers les tempêtes de neige de cette fin (?) d’hiver québécois, je continue ma découverte de la production
«polardienne» des derniers mois, de cette littérature qui vient de la neige. Et je l’avoue, mon scepticisme et mes préjugés fondent comme ... neige au soleil ... de mars ! On n’est pas encore au
printemps mais on sent que ça s’en vient !!!
«La filière» de Christian Morissette ne réinvente pas le genre. Le sujet, le trafic
d’organes, n’est pas nouveau; le style ne m’a pas ébahi outre mesure. mais, et le mais est important, j’ai passé un très bon moment de lecture. J’ai été accroché par une bonne histoire, bien
racontée, des personnages intéressants et une montée de tension qui m’a cloué sur ma chaise de lecture. Bref, un roman captivant que je recommande, une bonne lecture de vacances, un roman parfait
pour une bonne évasion littéraire.
L’histoire, construite comme un entonnoir où chaque source se voit précipitée vers un gouffre qui les unira
dans un torrent unique, se forme autour de personnages et d’événements qui n’ont, à première vue, aucun lien:
Et en fin de compte, lecteur, tu devras réfléchir devant le questionnement moral, le dilemme, le choix entre
un jeune adolescent qui a besoin d’un nouveau coeur pour survivre et un jeune Africain qui a besoin d’argent pour aider son frère et qui est prêt à donner un de ses reins !
Tous ces personnages s’installent graduellement dans l’histoire; une succession d’événements et d’actions
dégringolent à toute vitesse. Le lecteur est pris graduellement dans cette toile savamment tissée de l’extérieur vers un intérieur où tout s’expliquera dans une finale surprenante mais
parfaitement crédible.
Le passé télévisuel de l’auteur influence l’écriture du roman dans une construction d’intrigue hachurée, un
style journalistique dessinant un scénario, une succession d’images tissant une trame romanesque soutenue. Après les cent premières pages (pas ennuyantes du tout ...) où l’auteur présente chacun
des personnages, l’action déboule, la lecture s’accélère et le lecteur s’avance sur sa chaise en attendant la conclusion de cette enquête.
Comme je le disais au début de cette chronique, «La filière» n’est pas un grand
roman qui marquera l’histoire de la littérature québécoise. Cependant, si vous avez besoin de détente, d’un bon moment de lecture, d’une bonne histoire pour vous évader ou pour frissonner, et
bien ce deuxième roman de Christian Morissette fera agréablement le travail.
Quelques extraits:
«La pièce était aussi déserte qu’une pensée originale dans la tête d’un
politicien.»
«Ce type n’était pas sûr. Il avait trop de principes.»
«Théo était un vieillard qui venait d’avoir vingt-sept ans.»
Au plaisir de la lecture.
La filière
Christian Morissette
Édition Polar presse
2010
411 pages
Voici le site de l'auteur: http://www.lafiliere.com/
Et la bande annonce du livre: