28 Octobre 2011
Je vous le dis tout de suite, ce livre est extraordinaire !
D’entrée de jeu, sans même y penser, notez-le pour vos prochains achats, demandez-le en cadeau, exigez-le à votre libraire préféré ou encore,
volez-le (blague ! ne prenez pas ce conseil au sérieux) dans une grande surface. Ce livre, il faut le posséder, le lire, le regarder et l’avoir toujours proche de soi. Attention, il vous fera du
bien !
Mais qu’est ce que c’est que ce livre au titre si évocateur : «De la ville, il ne me reste que toi» ?
Normand Cousineau est un grand voyageur. Il a eu la merveilleuse idée de peindre certaines scènes de voyage comme certains prennent des photos. Mais
grâce à son talent, il réussit à croquer sur le vif un moment, une émotion, des personnages ou des paysages que ses pinceaux et son aquarelle nous révèlent avec douceur et poésie. De plus, pour
marquer ce moment, pour le situer dans le temps, pour lui faire une place dans le monde, l’illustrateur a eu la merveilleuse idée de se poster à lui-même ces cartes postales bien particulières;
donc chaque oeuvre est timbrée (mais pas folle ...) et oblitérée ...
Jennifer Tremblay a eu l’idée d’enrichir notre sensibilité en ajoutant à chaque carte postale, un texte, l’expression d’une pensée, d’un sentiment,
une émotion à fleur de peau, un frisson, une secousse poétique.
Alors, à chaque page, les yeux convoquent le coeur à un maelström d’émotions. La pensée voyage au pays d’un imaginaire visuel, les mots nous
transportent quelque part dans l’image ou ailleurs. Le timbre nous rappelle que l’on doit revenir à destination, pour mieux repartir, pour, à contre-coeur, tourner la page et se retrouver dans un
autre ailleurs. Et reprendre la route !
Puis, à l’autre page, c’est le texte qui nous projette au coeur de l’image; les mots nous transportent vers une couleur, un détail, un coup de
crayon ou une caresse du pinceau. La phrase nous révèle une émotion, l’image l’excite, l’exacerbe et notre rêverie recommence, notre esprit s’envole, à cheval sur le timbre, vers ce pays en
mouvance, vers ce paysage où les personnages nous attendent.
Et pour ajouter à ces plaisirs des sens, le toucher est aussi invité à la fête. Le papier apporte une sensualité additionnelle, il devient le
complice de la douceur, de la poésie de ce qui est déposé délicatement sur lui. On arrive à toucher les couleurs, à les sentir déteindre sur nos doigts qui caressent l’illustration. Les mots,
eux, s’attribuent une troisième dimension que l’on peut palper, lire du bout des doigts.
Et pour les voyageurs, et aussi pour ceux qui veulent voyager, chaque page est un souvenir, chaque page est une incitation au départ. Voir la
Thaïlande, Cuba, Londres et New-York; revoir Paris, Rome ou Bruxelles; rêver de Barcelone de l’Italie ou du Brésil. Et même marcher dans les rues de Montréal, flâner à Québec ou tout simplement,
coucher dans un motel de Saint-Siméon avant de prendre un traversier.
«De la ville, il ne me reste que toi» est un livre d’art. Non, je dirais plutôt un livre d’arts !
Un livre pour voyager
Un livre pour rêver
Un livre pour s’évader
Un livre pour sourire
Un livre de souvenirs
Un livre pour apprendre
Et surtout, un livre pour s’émouvoir
Et pour notre plus grand plaisir, cet objet littéraire, artistique et poétique ne contient aucune ponctuation ... Il n’y a donc pas de point final !
Mais, j'entends déjà vos exclamations ...
À nous le monde !
Merci à Normand Cousineau et à Jennifer Tremblay !
Bonne lecture ! Bon voyage !
De la ville, il ne me reste que toi
Texte: Jennifer Tremblay
Illustrations: Normand Cousineau
Les éditions de la Bagnole
2011
160 pages en couleurs
Le site de l’éditeur: Les éditions de la
Bagnole
Information de dernière heure : ce livre sortira en France en mai 2012.
Je vous le rappelerai sûrement.
Pour les impatients (et je le serais) et bien harceler votre libraire ...
Je ne mettrai pas d’extrait pour cette chronique ...
J’aurais mis tout le livre !
Je vous laisse donc avec ce superbe vidéo et la magnifique comédienne, Sylvie Drapeau. Allez ouvrez grand vos yeux et vos oreilles ... et
laissez-vous bercer.