1 Mars 2012
Arnaldur Indridason est un de mes auteurs préférés; j’attends toujours ses nouveaux romans avec beaucoup d’impatience. Et j’adore son personnage d’Erlendur. Mais ce nouveau roman, qui n’est pas si nouveau puisqu’il a été écrit avant sa série avec Erlendur, m’a laissé un peu sur ma faim.
Lire le monologue d’un accusé de meurtre. Le procédé n’est pas nouveau. J’ai même trouvé le personnage un peu naïf de se faire mener en bateau par une "Betty" sulfureuse et amorale. Il voit des signes qui le mettent en garde mais il passe outre. Et à force de l’entendre répéter : « J’aurais dû… » je dois avouer qu’aux environs de la page 80, j’ai failli mettre fin, non pas à mes jours, mais à ma lecture…
Puis, Indridason introduit un nouvel élément qui déstabilise le lecteur. Je n’en dirai pas plus.
J’ai poursuivi la lecture et s’est ajouté un autre rebondissement qui nous montre une Betty encore plus machiavélique. Et le narrateur est comme une brebis immolée sur l’autel de l’amour…Il écope de 16 ans de prison pour le meurtre du mari de Betty. Malgré cela, il se berce encore du souvenir de Betty. Pathétique…
Est-ce le champagne bu à toute heure? Est-ce la fixation maladive et à peine plausible éprouvée par le narrateur pour Betty? Est-ce la police qui se laisse berner par le témoignage de Betty (elle provient d’une famille dysfonctionnelle, a été arrêtée pour possession de drogue, a été soupçonnée pour une tentative d’assassinat) aux dépens du narrateur (un juriste respecté et sans histoire)? Est-ce la chronologie baladeuse qui nous promène du passé au présent et d’un lieu à un autre? Toujours est-il que malgré la renommée internationale d’Indridason, ce roman m’a laissé plutôt tiède.
Oui ! J'aime toujours Indridason. Il reste un des très bons auteurs de romans noirs et un de mes préférés, encore ! Et malgré cette "charmante Betty" mais ... Vivement une autre enquête d’Erlendur!
Pour les citations, il n’y a rien qui sorte de l’ordinaire…mais en cherchant …
« L’interrogatoire lui-même est un peu une pièce de théâtre. La scène est délimitée, les acteurs peu nombreux, l’intrigue est dramatique et , comme toujours, le plus mauvais acteur a un gage. »
« J’aurais pu lui dire ce que je pensais de ces petits merdeux qui n’ont jamais eu envie de se cultiver parce qu’ils tiennent la culture pour une perte de temps et une idiotie. »
Voir une chronique de mon amie Morgane qui a aimé beaucoup plus que moi (Carnets noirs).
Bonne lecture !
Betty
Arnaldur Indridason
Métailié Noir
2011
206 pages