11 Septembre 2012
Chapeau!
Avec son dernier roman policier, De pierres et de sang, André Jacques m’a fait délaisser toutes mes activités depuis deux jours! En sa compagnie, je me suis baladée avec Alexandre Jobin (et sa colorée Chrisanthy) dans les rues de Montréal, de Londres, de Paris et d’Anvers. Sans oublier, bien entendu, un petit séjour dans les Territoires du Nord-Ouest, à Mine Lake Westfield!
D’entrée de jeu, l’histoire est haletante, bien ficelée, les personnages crédibles et les thématiques, riches; mais par-dessus tout, André Jacques a une fluidité d’écriture qui fait oublier au lecteur que le travail de l’écrivain en est un de ratures, de versions multiples et de réécriture. La prose d’André coule, enchaine les descriptions qui ont des accents de vérité à partir de petits détails, et les dialogues (en français mais aussi des incursions en anglais, en joual, en flamand qui sont tout à fait compréhensibles) sont ciselés, correspondant à la personnalité de chaque personnage. Et que dire de la construction du roman! Un prologue et un épilogue qui se répondent, dans la thématique (les diamants) et dans l’espace (Nunavut). Les chapitres se succèdent en ordre chronologique mais le lieu (que ce soit à Montréal ou dans le monde cosmopolite des trafiquants de diamants) est toujours mentionné en début de chapitre, ce qui permet au lecteur de pouvoir anticiper où se déroulera l’action et quels personnages il rencontrera.
Un court résumé, en forme d’incitatif à la lecture :
Alexandre Jobin, major retraité de l’armée canadienne, s’est recyclé en antiquaire ayant pignon sur rue à Montréal. Il reçoit une lettre de Julie Dorval qui lui demande un coup de main. Difficile pour Alexandre Jobin de refuser son aide à cette ex-sergent qui a servi avec lui en Bosnie et qui lui avait sauvé la vie.
Julie est vraiment dans un sale pétrin. Elle a volé des diamants de la mine Bradock Gold & Mining avec l’aide de Peter, un Inuit avec qui elle entretenait une relation amoureuse. Le vol a très mal tourné : Peter est mort et Julie est blessée. Elle est en fuite, poursuivie par la police, la GRC, les propriétaires de la mine accoquinés avec la mafia russe, les services secrets français. La totale!
Alexandre accepte de l’aider mais sans trop vouloir s’impliquer. Toutefois, les événements et les pressions des corps policiers s’accumulent et il n’aura pas le choix de vraiment s’en mêler! Et la traque le mènera beaucoup plus loin qu’il ne l’aurait souhaité.
Je n’en dirai pas plus!
En conclusion, je crois que la littérature policière québécoise n’a plus rien à envier aux autres nationalités. André Jacques le démontre de belle manière avec De pierres et de sang.
De pierres et de sang
André Jacques
Druide édition
2012
471 pages
Cette chronique a été écrite par France, ma conjointe. Comme j'ai eu l'immense plaisir et l'honneur de pouvoir lire et commenter le manuscrit de ce roman, il allait de soi que j'aimais mieux laisser ma place pour le commenter et possiblement, le recommander. Je remercie France de s'être portée volontaire à ce jeu de la critique.
Mais, comme je suis aussi un admirateur d'André Jacques et que je reste d'abord et avant tout, un lecteur passionné qui adore partager ses lectures, je ne peux m'empêcher de vous glisser deux ou trois mots sur "De pierres et de sang" .
Ce quatrième roman de la série Alexandre Jobin est excellent. On y retrouve avec plaisir tous les personnages récurrents qui à chaque aventure, ont su nous charmer et nous captiver.
Le personnage d’Alexandre Jobin est toujours aussi sympathique et parfaitement crédible.
Chrysanthy est un élément important dans cette série, une faire-valoir importante et qui (à mon humble avis …) pourrait prendre plus de place sans faire trop d’ombre à son homme.
De plus, les discussions « conjugales », les petits moments tendres, la complicité et l’humour entre les deux sont des éléments essentiels du récit, du développement de l’histoire et viennent enrichir l’enquête … et même parfois, alléger l’atmosphère.
Les autres personnages récurrents, à la boutique d’antiquités et à la police, sont bien campés, participent bien à l’intrigue … et on les retrouve avec plaisir !! J’apprécie beaucoup Latendresse, personnage important en contre poids avec Alexandre; plus Latendresse est obtu, plus on aime Alexandre … Et finalement, on prend plaisir à « moins aimer » ce pauvre Latendresse.
Un de mes préférés … :Philémond Giguère !!! Quel plaisir de le retrouver en perpétuel homme de main qui … viendra un peu plus tard. J’adore ces « running gags » qui reviennent dans chaque livre, qui nous font sourire et qui bien intégrés dans l’intrigue, font quand même avancer le récit. J’ai eu une image, un flash de mon enfance en me remémorant les téléphones pour « La boucherie Sanzot » dans les albums de Tintin et aussi, les pirates dans Astérix !!
Et moi qui était supposé ne pas commenter ...!
En toute objectivité, je vous le recommande quand même !
Bonne lecture !
P. S. "De pierres et de sang" sera en vente à partir de demain, mercredi le 12 septembre !