19 Mars 2023
Filiation mortelle
Une chronique de Christophe Rodriguez
J’entretiens une drôle de relation avec les romans de l’auteur à succès Maxime Chattam. Parfois trop près de l’univers de Stephen King ou d’une certaine frange d’écrits dont le synonyme est d’horreur, sa production reste inégale. Tel un coureur de fond, ces récits font souvent l’objet d’un diptyque ou d’un triptyque, donc, il est préférable, de ne pas se décourager en cours de route.
Avec La constance du prédateur qui nous rappelle un peu Les rivières pourpres de Jean-Christophe Grangé, Maxime Chattam nous fait visiter des mines désaffectées (attendez-vous au pire), couplées à des histoires de famille qui s’étendent sur quatre générations. Plus encore, cette nouveauté est territoriale, bien ancrée dans le présent avec ces petits villages qui regorgent parfois de fables sinistres ainsi que de ménages dysfonctionnels, un euphémisme, dans le cas présent.
Insaisissable
Tout commence dans une veine de mine abandonnée et interdite au public. Des corps sont retrouvés par un spéléologue amateur. Si les dépouilles sont mutilées, elles sont par contre bien alignées. Dans une petite commune, cela crée un émoi et immédiatement la police judiciaire est sur place ainsi que Ludivine Vancker du département des sciences du comportement, en somme, une profileuse. Certains indices ne collent pas, puisque les victimes portent des vêtements d’une autre époque. La température ambiante ayant permis une certaine conservation, les enquêteurs sont abasourdis. Ce qui pouvait paraître comme une nième histoire de tueur en série, trouve sous la plume de Maxime Chattam, des constantes différentiées.
La transmission du mal est-elle possible? C’est que vous allez découvrir, mais pas trop rapidement. Au fil des 500 pages, nous allons faire connaissance avec une famille étrange où les hommes sont menés par le bout du nez par la mère et les sœurs. Si l’esprit de vengeance s’avère certain, quand est-il des actes commis dans le passé?
Plus qu’un roman à suspense ou à clé, La constance du prédateur est surtout un récit sur le pouvoir, l’abus ainsi que la violence morale. Sujet d’actualité hélas!
Bonne lecture !
La constance du prédateur
Maxime Chattam
Albin Michel
500 pages