31 Mars 2023
Une chronique de Sylvie Geoffrion
Simon Liberati écrit bien. Merveilleusement bien. Malgré le sujet plus que lugubre, une espèce de calme, je ne dirais pas sérénité mais calme se dégage de cette histoire. On connait tous Charles Manson, ses filles et l'horrible meurtre de Sharon Tate. J'ai tellement hésité avant de lire ce titre, parce l'horreur doublée d'incompréhension que m'inspire ces sectes font en sorte que je me tiens éloignée de ce genre de récit.
Mais la Californie fin des années soixante, c'est quand même toute une époque. Un idéal, un mode de vie à copier. La plage, les surfers, les fêtes, tout ça est bien invitant. C'est aussi la fin d'une d'époque et le début d'une autre. Musique, drogues, droits civiques, motards, tout y est. Une époque qui, qu'on le veuille ou non, a radicalement changé les choses. Et Simon Liberati a su parler de tout de cette époque en quelques mots, quelques phrases, quelque pages. Malgré le biais, assez trash, disons-le, choisi pour en parler, son survol est révélateur des moeurs d'une époque en fin de vie ou en début d'une autre.
California Girls c'est quelques heures des la Famille Manson, les heures les plus noires peut-être mais racontées sous beaucoup de lumière. Ce n'est pas une enquête mais plutôt une tranche de vie. Celle de jeunes filles, leur égarement, leur perdition et malgré la beauté du récit c'est d'une tristesse infinie. Oui Charles Manson et ses filles ont marqué de sang l'imaginaire de tous encore près de cinquante ans plus tard.
Je ne connaissais pas la plume de Liberati. Elle m'enchante, elle est contemporaine, elle coule vivement et clairement sur le récit même si celui-ci est abominable.
Bonne lecture !
California Girls
Simon Liberati
Édition Livre de Poche
2017