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Polar, noir et blanc

Un blogue qui parle de livres, de bons livres, dans tous les genres, juste pour le plaisir de lire et d'en parler.

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Les vertueux

Toute l'équipe de Polar, noir et blanc, vous souhaite une très belle année 2023, pleine de bonnes lectures ... qui vous garderont en santé morale et physique ! La lecture étant le vaccin efficace contre la morosité du temps !

En espérant que nos suggestions, nos coups de coeur ou nos coups de gueule, vous seront utiles.

Merci de nous suivre ! Vos commentaires, vos réactions et vos mots d'appréciation ou de désaccord, sont toujours les bienvenus.

Bonne lecture en 2023

Richard

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Une chronique de Richard

Il ne me vient qu’une phrase en tête, pas une évaluation, ni une critique, juste une émotion, un ressenti, quelque chose qui nous prend aux tripes, qui nous chamboule ! « Les vertueux » est un grand roman !

Vous voulez de l’action ? Ce roman en est plein.

De l’amour, de l’amitié ? Vous serez servis.

Vous aimez être touché, vivre des émotions, être bouleversé ? Faites confiance à Yasmina Khadra pour vous émouvoir.

Vous désirez rencontrer des personnages crédibles, qui vous font vibrer ? Ouvrez tout de suite les premières pages de ce roman.

Vous êtes à la recherche d’une bonne histoire, passionnante ? Courez chez votre libraire.

L’Histoire vous intéresse ? Bienvenue en Algérie du début du XXe siècle.

Oui, « Les vertueux » de l’auteur algérien Yasmina Khadra répond à tous les critères d’un excellent roman, d’une histoire fabuleusement bien racontée dans une langue toute en douceurs et en nuances.

Qui sont « Les vertueux » ? Pour les découvrir, il faut suivre la vie de Yacine Chéraga, un jeune adolescent n’ayant jamais sorti de son douar, de son minuscule village algérien. Il est le fils de Salam, le manchot. Sous le conseil de l’imam, toute la famille acceptait le malheur, parce que « le malheur assumé mène droit au paradis ».

Puis, à l’automne 1914, « ... un beau jour de septembre, chaud comme le ventre d’un chiot », Yacine est convoqué au grand domaine du seigneur de la région, Gaïd Brahim. On ne refuse rien à celui qui possède tout. Même le pauvre petit village de Yacine. Qu’est-ce que le caïd peut bien lui vouloir ?

Gaïd Brahim lui propose (impose) de remplacer son fils à la guerre, son fils qui a été déclaré inapte au combat. Yacine prendra le nom du fils, ira à la guerre, devra se conduire en héros pour que le nom des Brahim soit glorifié comme il se doit. En échange, à son retour, il sera un héros et le caïd le traitera comme son propre fils et il s’engage à prendre soin de toute sa famille.  Impossible de refuser ; la menace est claire. Tu acceptes ou je chasse tout ton entourage de mes terres.

Yacine part donc à la guerre avec son nouveau nom, la peur au ventre de ne pas être à la hauteur, mais avec l’espoir d’une vie meilleure pour lui et toute sa famille à son retour.

Ce qui, évidemment, ne se passera pas comme prévu. Alors, commencera un périple éprouvant, à la recherche de sa famille. Pour pasticher le titre d’une chanson québécoise, on assiste au voyage « d’un Algérien errant » ! Après les horreurs de la guerre, Yacine devra fuir, à travers ses errances, des gens qui le traquent, des gens violents sans scrupule, mais tout en rencontrant des personnes généreuses, accueillantes et surtout d’une grande humanité. Et lui restera droit, résistant à la tentation de la facilité, respectant les principes familiaux d’honnêteté et de droiture.

L’histoire est prenante, truffée de rebondissements et l’intrigue est parfaitement maitrisée par Khadra. Ses descriptions des lieux font appel à tous nos sens ; on voit, on sent on entend, comme si on y était. La plume de Yasmina Khadra est limpide, son style imagé et élégant nous transporte au cœur des émotions.

« Il en est des poètes comme des cierges ...Ils brûlent et fondent en larmes pour que la lumière soit. » page 383

De plus, la narration au « je » nous donne la sensation d’être encore plus proche de son personnage. On s’aperçoit de sa candeur, on découvre avec lui, tous les drames qu’il vit. Par exemple, les descriptions de l’horreur de la guerre des tranchées, la mort qui frappe soudainement, l’amitié qui se crée dans cette promiscuité étouffante, tout cela, on le ressent dans la parole de ce jeune homme, lancé dans cet univers de violence.

Après « L’attentat », « Les Hirondelles de Kaboul » et « Les sirènes de Bagdad », « Les vertueux » confirme, encore une fois, l’immense talent de Yasmina Khadra. Laissez-vous séduire par la beauté de la langue de Khadra qui d’un coup de clavier, est capable de nous brosser le portrait d’un homme bon, ballotté par ceux qui ont le pouvoir, au gré de leur avidité et de leur orgueil.

 

Extraits

« Parce que c’est comme ça. Si nous avons été égaux dans le martyre, l’Histoire ne retiendra que les héros qui l’arrangent. » page 145

« C’est du haschisch, caporal ... Ça fait croire qu’on est sur un tapis volant lorsqu’on est assis sur sa merde. » page 441

« L’existence m’avait appris à me méfier de ce qui ne me faisait pas souffrir, à ne percevoir dans mes rares joies que le prélude de mes peines. »

Page 517

Bonne lecture !

 

Les vertueux

Yasmina Khadra

Éditions Mialet Barrault

2022

541 pages

 

 

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