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Publié par Richard

Un bourreau en cavale

Une chronique de Christophe Rodriguez

C’est en 2017 que je découvrais le roman historique d’Olivier Guez , La disparation de Josef Mengele. Depuis, des prix se sont rajoutés et l’œuvre devrait être lue et relue, tellement elle foisonne d’informations avec une trame romanesque qui vous emmène dans les tréfonds de l’âme humaine. Le sujet est loin d’être drôle, puisque Josef Mengele fut le médecin en chef du camp de concentration d’Auschwitz. Sur les détenus qu’il choisissait et triait à l’arrivée, il expérimenta les pires horreurs au nom de la race aryenne. Avec l’avancée des troupes américaines et russes, les rats entreprirent de quitter le navire. Aidé par différentes filières, dont l’église et certains nazis réfugiés dans l’Argentine de Juan Perron, il commença son long périple.

Fidèle au roman, cette bande dessinée est un concentré de machinations, d’âmes perdues qui rêvaient encore et avec beaucoup de moyens à la renaissance du IIIe Reich. Comme l’écrit si bien Olivier Guez : «  C’est l’histoire d’un scorpion. Mais à chaque fois que vous retournez une pierre, il y a une mygale, un crotale, un cobra : les amis du scorpion»

En 1949, il débarque donc à Buenos Aires et il croit pouvoir s’inventer une nouvelle vie. Au royaume des parias, tout un chacun essaie de prouver qu’il fuit le meilleur. Nous croisons le croate Pavelic, responsable de la mort de 850 000 Serbes, Eduard Roshmann, le boucher de Riga de Vittorio Musssolini, 2e fils du Duce, sans oublier les collaborateurs tels Robert Pincemin, ex-chef de la Milice en Ariège. Dans ce marigot nauséabond, l’exil est loin d’être chose facile. Nous suivons pas à pas cet homme qui ne reniera jamais ses « principes », voguant de désillusion en amertume. Rarement, la fuite de ces anciens nazis aura été analysée avec intelligence. Le dessin est superbe, et les textes, disons-le remarquable. Un morceau d’histoire que nous préférions, oublier et pourtant!

Bonne lecture !

 

La  disparition de Josef Mengele

Scénario de Matz

Dessins  de Jörg Maillet

D’après le roman d’Olivier Guez

Éditions Les Arènes BD

190 pages

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