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30 Octobre 2022
Le monde comme un échiquier
Une chronique de Christophe Rodriguez
Étonnant Bernard Werber. Après les fourmis, les chats, voici que cet écrivain talentueux vous initiera en partie au monde des échecs et des soubresauts de notre planète. Comme son titre l’indique, La diagonale des reines met en présence deux jeunes femmes que tout oppose et qui deviendront presque ennemis jurés. Chez l’auteur, rien n’est tout à fait simple. Il faut de la patience ainsi que du temps pour comprendre ou il veut bien mener son lecteur.
De 1970 à 2050, Bernard Werber nous invite à revoir notre monde, malmené par des soubresauts politiques, des guerres, des transformations sociales et ses deux héroïnes.
Fille de milliardaire, Nicole O’ Connor appuie sans vergogne le bloc de l’Est tout en finançant l’IRA. Personnalité trouble qui ne jure que par le succès et l’appartenance au groupe. Nous songeons évidemment à Patty Hearst qui épousa la cause des Black Panthers. Son opposée est Monica Mc Intyre, jeune demoiselle de condition modeste qui ne répond que par l’Individualisme. Championnes d’échecs toutes les deux, et amies à l’école, elles s’affrontent tout d’abord à travers les 64 cases puis dans le monde contemporain.
Cette analogie qui ressemble fort au mythe de la caverne de Platon s’inscrit dans le mode suspense, à la manière de Bernard Werber! Entrecoupés, de nombreux extraits, de Son savoir relatif, l’auteur peint à travers ses deux héroïnes ce que fut notre société depuis la fin de la guerre du Vietnam jusqu’à aujourd’hui et bien plus.
Conjugué à une intrigue palpable et un style fouillé qui se veut bien plus qu’un roman policier, Bernard Werber nous invite à réfléchir sur les différences et nos actions collectives. À vous de choisir votre camp. Surprenant.
Il sera au Palais des congrès dans le cadre du Salon du livre de Montréal, à la fin du mois de novembre.
Bonne lecture !
La diagonale des reines
Bernard Werber
Éditions Albin Michel
400 pages