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Polar, noir et blanc

Un blogue qui parle de livres, de bons livres, dans tous les genres, juste pour le plaisir de lire et d'en parler.

Mes débuts dans l’éternité

En plus des suggestions de lecture que je vous ai faits dans la dernière parution, l'ami Christophe a décidé de vous parler du livre d'un grand auteur québécois, un sage mais pas toujours, un écrivain que tout le monde devrait lire, Gilles Archambault !

Toute l'équipe des chroniqueurs et chroniqueures de Polar, noir et blanc vous souhaite une belle journée d'achat du livre québécois ! Le 12 août (que j'appelle parfois mon douzou) est devenu au fil des annnées, la fête nationale du livre québécois.

Bonne fête aux auteurs, auteures, lecteurs et lectrices ! Et bienvenue à ceux et celles qui veulent le devenir !

Richard

Fier animateur, éditeur et chroniqueur de ce merveilleux blogue !

Le temps du sentiment et du clair-obscur

Une chronique de Christophe Rodriguez

D’aussi loin que je me souvienne, le romancier/essayiste Gilles Archambault fut la voix du jazz pour la Société Radio-Canada. Avec Jazz soliloque, combien ai-je découvert de musiciens, en commençant par le saxophoniste ténor Zoot Sims (son favori) et la note bleus tout court. Aussi, à ses grandes nuits de jazz, moments éternels qui ont permis d’accomplir mon éducation musicale.

C’est bien plus tard que je fis la connaissance du fin romancier/nouvelliste. Non pas avec le prix du Gouverneur général (L’obsédante obèse et autres agressions), mais avec Un après-midi de septembre. Ce livre magnifique, touchant, dont le sujet est sa mère, devrait faire partie de tous les cursus littéraires.

Comme le fit Léon-Paul Fargue, le piéton/poète d’un Paris presque disparu, Gilles Archambault avec ses courtes, mais saisissantes nouvelles nous entretient, souvent avec un humour pince-sans-rire des amis partis en douce, des amours fugaces et plus encore, du temps qui passe. À 89 ans, nous ne lui souhaitons pas tout de suite l’éternité pour paraphraser le titre de cette nouveauté, il jongle avec l’esprit humain. J’entends un homme et une femme pour annoter une fois de plus, le titre de ce film admirable qui nous rappelle le décès de Jean-Louis Trintignant.

Avec Gilles, pas de faux-fuyants. Chaque mot est pesé, chaque virgule tombe à point. Ces petites miniatures nous invitent bien entendu à la réflexion. À «ce frère écrivain» qui triomphait pendant que le protagoniste stagnait, au fait de "vivre seul"  dans l’attente d’une mort disons paisible, à «Caroline», sœur brillante qui finira aigri.

La plus belle nouvelle, touchant, de surcroît s’intitule Mon père. Disparu depuis trop longtemps, une place dans la mémoire est nécessaire. Parce que «  ce soir, à la nuit tombée, je trouverai bien des choses à lui dire. Il est trop tard, je le sais bien. Mais n’a-t-il pas le droit à mon amour posthume? Sous peu, tout deviendra posthume en ce qui me concerne».

Indispensable Gilles Archambault dans ce monde qui court!

Bonne lecture !

 

Mes débuts dans l’éternité

Gilles Archambault

Boréal

128 pages

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