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Polar, noir et blanc

Un blogue qui parle de livres, de bons livres, dans tous les genres, juste pour le plaisir de lire et d'en parler.

La ville nous appartient

Au dessus de la loi : la chute

Une chronique de Christophe Rodriguez

Après The Wire du journaliste couronné David Simon sur la ville de Baltimore, Justin Fenton reporter au Baltimore Sun, enfonce un peu plus le clou. Avant toute chose, il ne s’agit pas d’un roman policier, quoique, mais bien d’une enquête journalistique sur un groupe de policiers qui se croyaient tout permis.

Nous sommes en 2008. Justin Fenton, reporter aux affaires criminelles, trouve un filon juteux. Une unité spéciale d’agents en civil surnommé Tolérance Zéro fit la pluie et le beau temps. Créée pour nettoyer la ville d’une délinquance galopante, surtout le trafic de drogues qui rapporte beaucoup d’argent, tous les moyens furent bons pour accrocher une étoile à son badge.

À côté, de ces sans foi, ni loi, Les ripoux de Claude Zizi sont des enfants d’école.

Neuf ans après sa création, cette escouade va tomber sous le coup de sévères inculpations. De la corruption au racket en bande organisée et de l’argent détourné pour une caisse occulte, jusqu’à l’obtention d’aveux sous la force qui conduiront à de très sérieux dérapages, nous sommes en présence d’un matériau, disons explosif!

Une idée simple qui pouvait rapporter

Parce que l’argent coulait à flots, les officiers de la Gun Trace Task Force virent l’occasion idéale de renflouer leur compte en banque. Mais, vous devinerez que c’est "une surprise"  parmi tant d’autres. Comme un bon élève, Justin Fenton va assister aux différents procès, remonter les filières, obtenir moults témoignages des deux côtes de la barrière, pour décortiquer à quel point cette unité avait mis sur pied un engrenage subtil ainsi que violent.

Tel un roman policier, nous faisons connaissance avec la figure emblématique du sergent Wayne Jenkins, maître d’oeuvre de «cette organisation lucrative». Protégé en haut lieu, sursoyant aux accusations même quand une plainte fut déposée, il fit son travail de sape. En trois chapitres, nous saisissons rapidement comment le dysfonctionnement d’un service qui exigeait des résultats put aboutir à de tels détournements. Le rythme journalistique aide grandement. La plume nerveuse nous plonge au cœur de ces années de plomb (sans jeux de mots) qui ont conduit à ce Far-West institutionnalisé. Nous comprenons fort bien à la lecture de cette enquête, pourquoi le journalisme de terrain est indispensable.

Bonne lecture !

La ville nous appartient

Justin Fenton

Éditions Sonatine

411 pages

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