La trilogie berlinoise. L’été de cristal

Le retour de Bernie Gunther

Une chronique de Christophe Rodriguez

En 2018, sans crier gare et juste après avoir terminé Metropolis, antépisode qui nous a amené à la Trilogie Berlinoise, le romancier écossais Phillip Kerr partait rejoindre son héros le détective/commissaire Bernie Gunther. Diplômé en droit et spécialiste de la jurisprudence ainsi que de la philosophie allemande, il est devenu rédacteur publicitaire. Limier de bibliothèque, il se passionna pour la Seconde Guerre mondiale, et plus encore, les récits de la Shoah. De ces lectures et recherches surgit La trilogie berlinoise, immense succès littéraire.

Quand nous avons eu en main L’été de cristal, nous avons fait le rapprochement avec le héros de Raymond Chandler, Philip Marlowe. Ce privé basé à Los Angeles qui a servi de modèle à l’attachant Bernie Gunther, qui se vit transposé dans l’Allemagne nazie des années 30 ainsi que la montée en puissance de l’Hitlérisme qui allait déferler sur l'Europe.

Cette trilogie, hautement documentée, devait inévitablement trouver son chemin vers la bande dessinée. C’est peu dire que nous attendions avec impatience cette première mouture, fidèle au roman ainsi qu’au texte. Sous un format entoilé, avec un supplément sur le regretté Philipp Kerr et la genèse de son œuvre, notre attente dépassa l’espérance.

Dans un style sobre qui n’est pas sans évoquer le trait de Edgar P Jacobs ou celui de Nicolas Barral (la série Léo Malet), cette adaptation en BD du tandem Pierre Boisserie (scénario), François Warzala (dessins) et Marie Galopin pour les couleurs est un véritable chef-d’œuvre. Certes, nous vous recommandons de lire L’été de cristal, mais cette mouture s’avère une très bonne entrée en matière. Par souci d’authenticité, les dialogues sont extraits du roman, ce qui donne du charme à notre détective Bernie, cynique juste à souhait, frôlant l’outrecuidance quand il discutait avec les sbires du régime. « De nous jours, j’enquête, surtout sur les disparitions, en forte hausse depuis que les nationaux-socialistes en pris le pouvoir»

Au coeur du régime

à la veille des Jeux olympiques qui verra le couronnement du puissant athlète noir Jesse Owens (quadruple champion sur piste), Bernie Gunther appelé par un fortuné industriel pour retrouver sa fille et mettre aussi la main, sur des documents compromettants. Mais comme tout se tient en cet état délétère qui voit s’affronter de façon sournoise ou brutale les factions du régime, sans compter ces fameuses «violettes de Mars» opportunistes qui imaginent dans le gouvernement nazi, un bon moyen de s’enrichir, les voies sont multiples.

Si une affaire ne suffisait pas, le ventripotent et dangereux Maréchal Goering lui demande aussi de retrouver un collègue. L’enquête ne sera pas facile. Entrecoupé de dialogue savoureux, tout à fait dans le style des privés durs à cuire, cet Été de cristal est un bijou de trouvailles. Heureux que l’ami Philip Kerr ait droit à une seconde vie, si vous me passez l’expression!

Bonne lecture !

La trilogie berlinoise

L’été de cristal

Tome I

D’après la trilogie de Philipp Kerr

De Kerr/ Boisserie/ Warzala

Les arènes / BD

130 pages

avec supplément

"La trilogie berlinoise" de Philip Kerr - Polar, noir et blanc

Une chronique de Richard Je suis peu porté sur les histoires d'espionnage. J'ai eu pendant un temps une passion pour tout ce qui touchait la seconde guerre mondiale; mais depuis quelques temps ...

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