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Polar, noir et blanc

Un blogue qui parle de livres, de bons livres, dans tous les genres, juste pour le plaisir de lire et d'en parler.

La ferme aux poupées

Une chronique de Sylvie Geoffrion

Je découvre cette petite maison d’édition, Agullo Édition, et ho quelle belle découverte ! Des auteurs polonais, comme Wojciech Chmielarz, bosniaque, russe, américain, italien et bien d’autres aussi qu’il me fera plaisir de lire. Une maison d’édition qui se fait un devoir de publier des titres du monde entier et « de laisser place à l’échange ».  Pour « La ferme aux poupées », la couverture m’a séduite et la facture de l’impression aussi. Bravo!

Donc, avec « La ferme aux poupées » j’ai retrouvé l’inspecteur Jakub Mortka  dit le Kub rencontré une première fois dans Pyromane. Comme je le mentionnais pour Pyromane, et c’est la même chose dans cet opus, nous ne trainons pas nécessairement les vieux démons du communisme, de l’occupation et de la guerre tout au long du récit. C’est un récit policier bien moderne et bien caractéristique des pays de l’est et  de cette vague de la littérature de régions. Et ça me plait beaucoup. Déjà, le titre nous interpelle car on se dit qu’il y sera question de femmes, utilisées, blessées, lésées. Je ne dévoile donc rien que le titre ne dit pas.

Le Kub a quitté Varsovie via un programme inter police et se retrouve à Krotowice, petite ville de montagnes, ancienne région minière. Il se dit que son purgatoire de quelques mois sera bien tranquille et sûrement bénéfique à sa santé mentale et physique.

Mais détrompez-vous. Les petites villes de montagnes peuvent cacher de grandes vilaines choses, méprisables, affreuses. Très. Une petite disparaît et on la retrouve dans le fond d’une mine désaffectée mais heureusement, bien vivante. Et en retrouvant cette petite fille, on retrouve aussi les corps de femmes mutilées, vidées de leurs organes génitaux...

Mais que se passe-t-il dans cette petite ville? Affaire étrange, déconcertante, choquante.  Qui sont ces femmes? Comment sont-elles arrivées là, dans le fond d’une vieille mine d’uranium? Et le Kub fera également le lien avec une plus vieille affaire d’enlèvement d’une enfant de la communauté Rom. Ce qui devient des plus délicats car les relations entre la population locale et les Roms ne sont pas des plus chaleureuses, disons ainsi. Histoire de préjugés, de méconnaissance, d’ignorance.

C’est avec énormément de plaisir que j’ai retrouvé Jakub Mortka dit le Kub. Wojciech Chmielarz a étoffé son personnage en nous le présentant sans pudeur avec ses failles, ses forces et sans exagérer les caractères du genre. Le Kub est un bon policier, intègre, déterminé,  qui y croit encore mais qui y laisse des plumes, affaire après affaire. Un policier qui s'investit corps et âme dans ses enquêtes ce qui le fait déserter sa vie personnelle.

J’ai trouvé ce titre plus achevé que Pyromane, plus incisif, plus intéressé aux causes sociales avec une intrigue qui ne peut me laisser indifférente. Ce fut pour moi une excellente lecture que je sens vraie et ressentie. Je me donne donc rendez-vous avec les autres titres de Wojciech Chmielarz avec grand plaisir.

Bonne lecture !

 

La ferme aux poupées

Wojciech Chmielarz

Éditions Agullo

Agullo Noir

2018

 

 

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A
Un auteur polonais passionnant, je vous conseil tous ses autres romans.
Répondre
R
Merci Alex !<br />