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Polar, noir et blanc

Un blogue qui parle de livres, de bons livres, dans tous les genres, juste pour le plaisir de lire et d'en parler.

Relire James Ellroy

Par Christophe Rodriguez

En cette période hivernale où tout fonctionne un peu au ralenti, y compris la rentrée littéraire, nous avons replongé dans l’univers de James Ellroy. Avec la réédition de trois titres majeurs, bien avant le Dahlia noir, partie intégrante du quatuor de Los Angeles, votre blogueur refit connaissance avec le sergent Lloyd Hopkins du LAPD. Policier redoutable, d’une intelligence supérieure, épris de justice certes, mais «  dévoré » de l’intérieur par des névroses.

Relire Ellroy, c’est aussi souligner la mémoire de l’immense traducteur Freddy Michalski qui nous quittés en mars 2020. Cet homme discret, professeur de lettres, fut aussi le traducteur consciencieux des romans d’Edward Bunker, de James Lee Burke et de Don Winslow.

 

Avoir du caractère

Dans l’univers assez glauque de James Ellroy, ce n’est pas le présent qui fascine, mais bien le passé. Maintes fois, il aura expliqué que le creuset de l’Amérique dit moderne se situe entre 1945 et 1960 et plus particulièrement en Californie. Avec LLoyd Hopkins, vous allez faire connaissance avec les basfonds, la révolte afro-américaine des années 60 (émeutes de watts), ainsi qu’une faune étrange, dont le veau d’or fut l’argent, le sexe et l’approvisionnement en drogues dures.

En trois titres et sur une période de trente ans, nous suivons l’évolution de ce fascinant policier aux prises avec un poète amoureux devenu tueur en série, un étranger psychiatre qui se fait appeler «Le voyageur de nuit », copie ou presque du «spree killer» qui ne fut jamais arrêté, puis la chute ou presque de LLoyd Hopkins qui outrepassa ses fonctions. 

Dans cette traversée des ténèbres, qui fut aussi une certaine mosaïque de l’Amérique, ainsi que la cartographie personnelle d’Ellroy, la frontière entre la folie et la raison est plutôt mince. Remarquablement documenté historiquement, il est difficile de ne pas s’attacher à LLoyd Hopkins qui contre vents et marées lutte pour le bien ou du moins une certaine forme et sa survie.

Conteur hors pair, cynique, Ellroy confirmait avec cette trilogie et à juste titre, sa place dans le roman noir, peu importe, la sympathie que nous lui apportons.

Bonne lecture !

 

 

Lune sanglante

James Ellroy

Rivages, 367 p

 

À cause de la nuit

James Ellroy

Rivages, 392 p

 

La colline aux suicidés

​​​​​​​James Ellroy

Rivages, 395 p

 

Traduction de Freddy Michalski

 

 

 

 

 

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