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Polar, noir et blanc

Un blogue qui parle de livres, de bons livres, dans tous les genres, juste pour le plaisir de lire et d'en parler.

Les crépuscules de la Yellowstone

En remontant le Missouri avec les oiseaux

Par Christophe Rodriguez

Pour un instant, j’ai cru que Louis Hamelin nous refaisait : Vingt-mille lieues sous les mers de Jules Verne.

Dès les premières pages, nous sentons l’excitation du départ comme dans le bateau à aube qui partait à la chasse du Nautilus, sauf que nous sommes en présence de John James Audubon, premier véritable ornithologue d’un siècle maintenant disparu. 

Avec sa dernière expédition qui allait conclure une œuvre monumentale, allions-nous aussi croiser des monstres marins ? Que nenni ! Les crépuscules de la Yellowstone, se veut un voyage presque initiatique à une époque où les terres étaient presque vierges, avec ses milliers d’oiseaux et autres quadrupèdes que l’homme n’avait pas encore décimés. En 368 pages, qui sont loin d’être « granol », Louis Hamelin qui fait honneur à ses maitres que furent Jim Harrison, Henry Thoreau, et pourquoi pas l’imprévisible Harry Crews, nous embarque dans un périple qui vous fera décrocher des affres d’un virus qui n’en finit plus de compter les disparus.

Quand Mr James en voyage

Il y a fort longtemps, mon bon ami Philippe Bonnel, bibliophile passionné et collectionneur trop tôt disparu, me montra un facsimilé infolio des œuvres de James Audubon. Ce grand ornithologue dont la réputation traversa les frontières et les océans, essaya tant bien que mal, dessins à l’appui, de recenser les oiseaux du Nouveau Monde, et certainement plus.

En 1843, il monte une ultime expédition sur Le Missouri avec des amis de longue date, dont un, certain Provost, québécois d’origine qui deviendra l’un des meilleurs coureurs des bois, un peu à la manière de Daniel Boone. Cette alliance de la carpe et du lapin magnifiquement illustrée par les « écarts de langage » et de stratification sociale vous tirera sans contredit, quelques éclats de rire. 

Avec une écriture fluide, enlevante comme dans les romans de Fenimore Cooper, parce que oui, c’est presque un western, mais écologique, Louis Hamelin, défriche, explique, et nous fait aimer ces pans de territoires presque vierges.

Pour mettre un peu de piquant moderne à cette histoire, nous suivons aussi un certain Hamelin, bien capé dans le monde actuel qui s’interroge sur les changements climatiques, le voyage des parulines en Haute-Côte-Nord et parfois, la vie de père de famille.

Un œil américain bien de chez nous, une plume sensible qui respire le grand air, tout en nous offrant un spectaculaire voyage, exempt de pollutions ainsi que de touristes.

Bonne lecture !

 

Les crépuscules de la Yellowstone

Louis Hamelin

Éditions du Boréal

Juin 2020

 

 

 

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M
Sûrement très instructif ce roman d’époque. Je compte bien m’y mettre. Trouve cependant curieux que la page couverture nous montre un Riverboat navigant sur le fleuve Yukon, près de Whitehorse...un peu loin du Midwest américain.
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