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Publié par Richard

Une chronique de Richard

 

Oh quelle découverte !

 

La littérature chinoise n’est pas aussi connue que la scandinave, la française ou l’américaine. Très peu d’auteurs sont traduits en français et les quelques-uns qui arrivent jusqu’à nous, sont lus par quelques lecteurs fanatiques de ces ambiances, ma foi, un peu déstabilisantes.

Déjà amateur de l’inspecteur Chen de l’auteur Qiu Xialong (Merci à Chantal Beauregard pour la suggestion) et ne connaissant que le Japonais Keigo HIGASHINO, j’aime faire ces découvertes un peu spéciales.

 

Et en voici une qui m’a jeté par terre.

Zhou Haohui est un écrivain chinois très populaire dans son pays. À 42 ans, professeur à l’université, il est considéré comme un auteur majeur de romans à suspense. Il a déjà à son actif une dizaine de romans.

 

« Avis de décès », le roman dont nous parlons aujourd’hui a été publié en 2014 sous le titre original …  ( je n'ai malheureusement pas activé mon clavier mandarin ...) est le premier tome d’une trilogie.

Premier roman traduit en français, ce polar intense et brillamment construit, vous captivera du début à la fin.

 

En 1984, la ville de Chengdu est frappée par une série de meurtres inexplicables. Devant l’urgence de la situation, la police met sur pied une cellule spéciale, la 18/04, pour enquêter sur cette série de meurtres. Faisant partie de cette équipe de haut niveau, Zheng Haoming, est un flic d’élite. Mais, pour toutes sortes de raison, le coupable est introuvable, les crimes sont non-résolus et la cellule spéciale est dissoute.

 

En 2002, dix-huit ans plus tard, le super flic Zheng est toujours obsédé par cette affaire. Croyant détenir un indice pouvant, enfin, mettre ce criminel en prison, il est sauvagement assassiné. Son corps a été découvert par un certain policier d’une petite ville, le capitaine Pei Tao de la police de Longzhou. Les liens se tissent rapidement, les indices s’entrechoquent, il existe un lien entre l’enquête ratée de 1984 et l’assassinat de son policier vedette.

 

La cellule 18/04 est recréée avec les meilleurs limiers. Dirigée par le capitaine Han Hao, la cellule inter-services comprend une maitre de conférences en psychologie criminelle, un expert en informatique et des enquêteurs de haut niveau. La tâche sera ardue, le criminel possède une intelligence hors de la moyenne,

 

Après avoir étudié les événements de 1984 et les « Avis de décès » rédigées à l’avance par le meurtrier dévoilant le nom du futur mort, ses crimes, la date de l’exécution  et l’exécuteur lui-même sous le pseudonyme d’Euménide du nom des déesses grecques de la Justice et du Châtiment.

 

Le jeu du chat et de la souris commence entre le tueur Euménide et les policiers de la cellule 18/04. Difficile de savoir qui est la souris dans cette enquête. Euménide est un tueur implacable, retors, faisant preuve d’une efficacité redoutable et tellement sûr de lui qu’il joue avec les policiers en dévoilant ses plans d’avance. Tout en se faisant le champion de la Justice en châtiant des personnes coupables de certains méfaits.

 

Puis, la cellule doit donc gérer une nouvelle menace, un avis de décès contre une dirigeante d’une entreprise de prêt-à-porter. La date est connue, le criminel joue avec les nerfs de l’équipe, il les nargue et les mets au défi de l’arrêter.

 

Les policiers font tout pour protéger cette femme, tout est prévu, on est certain de pouvoir arrêter le tueur. Mais c’est très mal connaitre l’intelligence perverse de ce criminel. Même nous, comme lecteur, nous nous demandons comment le tueur pourra s’en sortir. Eh bien dans une scène d’anthologie, dans un ballet précis et minutieux, le criminel … non, je ne peux vous révéler la fin de cette scène mais je vous le dis, même pour un lecteur de polars aguerri, j’ai été bluffé par l’ingéniosité de l’auteur.

 

Et ça continue tout au long du livre, de rebondissements en surprises, l’auteur vous en met plein la vue. Et ce jusqu’à la finale surprenante. Une finale qui évidemment, s’ouvre vers le deuxième tome de cette série.

 

Je vous recommande grandement la lecture de ce roman et la découverte de cet auteur. En plus d’une excellente histoire et d’une enquête menée de main de maître par l’auteur, vous serez confrontés à cette société chinoise si peu connue et à une de ses caractéristiques qui transcendent ce roman, la corruption. On s’immerge avec plaisir dans cette société, au milieu d’une ville de près de 14 millions d’habitants avec ses quartiers mal famés et ses milieux d’affaire.

 

N’ayez pas peur des noms parfois un peu complexes, on s’habitue vite et on se les approprie facilement. L’auteur possède un style direct sans fioriture, agréable et parfois teinté d’un bon sens de l’humour. Bref un roman d’une lecture agréable, une bonne porte d’entrée à la littérature asiatique.

 

Personnellement, j’attends la suite de cette trilogie avec impatience. Je vous souhaite un beau voyage au pays des milliards de personnes parlant le mandarin !

 

Bonne lecture !

 

 

Avis de décès

Zhou Haohui

Éditions Sonatine

2019

326 pages

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C
Bonjour, Le T2 est-il sorti ? Merci !
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R
Non pas encore !