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Polar, noir et blanc

Un blogue qui parle de livres, de bons livres, dans tous les genres, juste pour le plaisir de lire et d'en parler.

Les coups de coeur de Sophie-Luce

Pour souligner les 10 ans de Polar, noir et blanc, j'ai demandé aux collaborateurs et collaboratrices de me nommer cinq coups de coeur heartheartheartde lecture dans ces dix dernières années.

Voici les coups de coeur de Sophie-Luce Morin !

Bonne lecture !

Mes 5 romans coup de cœur des 10 dernières années (Sophie-Luce Morin)

 

Mon doux que cet exercice a été difficile à réaliser ! Tant de merveilleux romans ont dû être mis de côté, avec regret !

 

Étrangement, aucun roman policier ne figure dans mes coups de cœur, même si c’est le genre que je lis le plus ! Je suis également une grande amatrice de romans nordiques, et pourtant, je n’en ai retenu aucun dans ma liste ! Il faut croire que le cœur a ses raisons…

 

Je vous présente donc mes 5 coups de cœur. Ils partagent deux points en commun : ces livres m’ont changée, d’une manière ou d’une autre ; et je les ai tous lus d’une traite.

 

La femme qui fuit, par Anaïs Barbeau-Lavalette

 

Résumé du livre :

 

Anaïs Barbeau-Lavalette n’a pas connu la mère de sa mère. De sa vie, elle ne savait que très peu de choses. Cette femme s’appelait Suzanne. En 1948, elle est aux côtés de Borduas, Gauvreau et Riopelle quand ils signent le Refus global. Avec Barbeau, elle fonde une famille. Mais très tôt, elle abandonne ses deux enfants. Pour toujours. Afin de remonter le cours de la vie de cette femme à la fois révoltée et révoltante, l’auteur a engagé une détective privée. Les petites et grandes découvertes n’allaient pas tarder.

 

***

 

La femme qui fuit est un récit poignant. Honnêtement, je ne sais quoi ajouter à propos de ce livre qui n’ait déjà été dit. Une écriture poétique, un roman comme un cri du cœur, dicté sous l’impulsion créatrice. Un roman qui permet de comprendre le Refus global ; qui montre, sans juger, le peu de place laissée aux femmes de cette époque et comment on clouait au pilori les Suzanne marginales. La femme qui fuit est un livre incontournable.

 

 

Le bonheur a la queue glissante, par Abla Farhoud

 

Résumé du livre :

 

Ce roman raconte avec fraîcheur le destin de Dounia de Beyrouth à Montréal. « Je veux mourir là où mes enfants sont heureux », dit celle qui a finalement pris racine au Québec. Dounia, 75 ans, ne sait ni lire ni écrire et ne parle que l’arabe. Elle laisse la parole à Salim, son mari, et à ses enfants, qui parlent une langue qui lui est étrangère. Elle se croit muette, inintelligente. Dans Le bonheur a la queue glissante, elle murmure avec naïveté et sagesse une culture orale surprenante qui glisse en nous comme le bonheur. Avec elle, on se laisse bercer par les proverbes libanais, on questionne la vie et la mort, on rit et on pleure. Dounia — « le monde », en arabe — possède une voix et un cœur grands comme le monde, aussi fragiles que le bonheur.

 

***

 

J’ai adoré le personnage de Sitto Dounia, une femme attachante, généreuse, drôle, réaliste, remplie d’amour et d’attention pour les siens. C’est avec ce roman que j’ai eu le bonheur de découvrir Abla Farhoud, qui aborde ici avec une grande sensibilité les thèmes de l’identité, de la filiation et de l’immigration. Pas surprenant que ce livre ait remporté le prix France-Québec en 1999 !

 

Petits oiseaux, par Yôko Ogawa

 

Résumé du livre :

 

Petits oiseaux est un roman d’une douceur salvatrice qui nous confie un monde où la différence n’influe pas sur le bonheur, où la solitude conduit à un bel univers, un repli du temps préservant l’individu de ses absurdes travers, un pays où s’éploient la voix du poème, celle des histoires et des chants d’oiseaux, celle des mots oubliés.

 

***

 

Quand j’ai dressé la liste de mes 5 coups de cœur, j’avais complètement oublié que j’avais déjà rédigé une critique de ce livre sur mon blogue, il y a quelques années ! C’est vous dire à quel point j’ai aimé ce livre ! J’ai donc décidé de vous copier une partie de ma critique précédente, pour vous donner encore plus envie de lire ce fabuleux roman !

 

Dès les premières pages, j’ai été subjuguée par le roman de Yôko Ogawa, qui décrit la relation inconcevable de deux hommes avec une justesse et une finesse qui trouvent peu d’égal. L’auteure donne à voir un monde aussi tendre que cruel, un monde qu’elle dissèque avec la précision d’un entomologiste, en se gardant cependant de tous jugements. Sous sa plume, même les rituels obsessifs participent à la quête poétique des singuliers personnages de ce roman, qui ne compte pas de véritable intrigue ni même de rebondissements. Au contraire, l’histoire se déploie lentement, par l’entremise d’une écriture simple, ponctuée du tchii tchuru tchii tchuru des oiseaux à lunettes — ou de chants d’autres oiseaux —, agrémentés de détails relatifs à leur existence et aux soins à leur prodiguer. C’est justement par l’évocation sensible d’un quotidien en apparence immobile et dénué d’intérêt que l’auteure m’a conquise. Que de talent faut-il pour insuffler autant de poésie à un univers de prime abord si peu attirant ! Aussi peu attirant que la page couverture de ce livre, d’ailleurs, et c’est là mon seul bémol. Le vieil adage qui dit de ne pas se fier aux apparences pour juger d’une œuvre prend ici tout son sens.

 

 

La vraie vie, par Adeline Dieudonné

 

Résumé du livre :

 

C’est un pavillon qui ressemble à tous ceux du lotissement. Ou presque. Chez eux, il y a quatre chambres. La sienne, celle de son petit frère Gilles, celle des parents, et celle des cadavres. Le père est chasseur de gros gibier. La mère est transparente, amibe craintive, soumise aux humeurs de son mari. Le samedi se passe à jouer dans les carcasses de voitures de la décharge. Jusqu’au jour où un violent accident vient faire bégayer le présent.

 

Dès lors, Gilles ne rit plus. Elle, avec ses dix ans, voudrait tout annuler, revenir en arrière. Effacer cette vie qui lui apparaît comme le brouillon de l’autre. La vraie. Alors, en guerrière des temps modernes, elle retrousse ses manches et plonge tête la première dans le cru de l’existence. Elle fait diversion, passe entre les coups et conserve l’espoir fou que tout s’arrange un jour.

 

D’une plume drôle et fulgurante, Adeline Dieudonné campe des personnages sauvages, entiers. Un univers acide et sensuel. Elle signe un roman coup de poing.

 

***

 

La vraie vie est un roman qui nous happe dès les premières pages avec son ton incisif. C’est avec grand intérêt qu’on suit l’histoire d’une famille ordinaire de banlieue. On découvre assez rapidement que quelque chose cloche, dans cet univers glauque et cruel. Une histoire qui oscille entre l’ordinaire et le surréel. Ce roman m’a bouleversée. J’y ai repensé pendant plusieurs jours, comme une chanson qu’on ne peut cesser de fredonner. Pour tout dire, c’est le genre de roman que j’aurais aimé écrire. Adeline Dieudonné a d’ailleurs raflé plusieurs prix avec ce livre. Lisez-le et vous comprendrez pourquoi.

 

 

Féroces, par Robert Goolrick

 

Résumé du livre :

 

Les Goolrick étaient des princes. Et tout le monde voulait leur ressembler. C’étaient les années 50, les femmes se faisaient des coiffures sophistiquées, elles portaient des robes de taffetas ou de soie, des gants et des chapeaux, et elles avaient de l’esprit. Les hommes préparaient des cocktails, des Gimlet, des Manhattan, des Gibson, des Singapore Sling, c’était la seule chose qu’ils prenaient au sérieux. Dans cette petite ville de Virginie, on avait vraiment de la classe, d’ailleurs on trouvait son style en lisant le New Yorker. Chez les Goolrick, il y avait trois enfants, tous brillants. Et une seule loi : on ne parle jamais à l’extérieur de ce qui se passe à la maison. À la maison, il y avait des secrets. Les Goolrick étaient féroces. Comparé à William Styron et Flannery O’Connor, Robert Goolrick a créé avec son premier roman, Féroces, un de profundis sudiste, dans lequel un fils ne survit pas tout à fait aux crimes du père, même quand il piétine sa tombe avec des chaussures anglaises.

 

***

 

Féroces, c’est l’histoire de Robert Goolrick. Un récit autobiographie, donc, dont il est difficile de sortir indemne tant les secrets de famille qui y sont révélés sont sordides et éprouvants. Un univers éthylique porté par les apparences, les non-dits, le désamour. Une histoire qui m’a bouleversée.

 

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K
Adoré la femme qui fuit moi aussi. Le Ogawa et le Goolrick sont dans ma pile! À lire donc!
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