30 Octobre 2019
Your Song !
Par Christophe Rodriguez
Après le biopic Rocket Man, le chanteur Elton John vient enfin de sortir son autobiographie. Monstre sacré de la musique populaire, coauteur avec son complice Bernie Taupin des tubes aussi célèbres que : My Song, Daniel, Crocodile Rock et Don’t Let the Sun Go Down on Me, il vient à plus de 70 ans d’entamer sa dernière tournée.
Dans cette autobiographie où se mélange : paillettes, lignes de coke, excès, amitiés, disparitions et musique, préparez -vous à rire et parfois pleurer. Parce que, voyez –vous, l’ami Elton ne cache rien ou presque et il ne fait pas dans la dentelle, sans jeux de mots.
Puceau, jusqu’à l’âge de 23 ans, il découvrira comme on dit son homosexualité sur le tard. Les années qui suivirent furent celle de la réussite, mais aussi de la « défonce » pure et dure. Avec des parents asymétriques pour employer un terme poli, il gardera une affection pour un père distant qui l’initiera à la musique et une relation plus haine qu'amour, avec sa mère, personnage au caractère imprévisible, acariâtre qui sèmera volontiers le trouble et de façon voulue.
En cinquante ans de carrière, il côtoiera Georges Michael, Freddy Mercury, John Lennon la princesse Diana, Elizabeth Taylor.
Au-delà du croustillant, la musique et l’humanisme
Formé à l’école du rock and roll et du blues, son modèle fut sans contredit Jerry Lee Lewis. De ce pianiste redoutable qui avait emprunté en partie son style aux joueurs de boogie, le jeune Elton frappé par son dynamisme électrique, essaiera de reproduire avec plus ou moins de succès son style.
Contrairement à l’imagerie populaire, ce fut à la dure qu’il apprit son métier et de boite en boite, il se construira une image, peaufinera son style, tout en conjuguant l’extravagance !
Si la suite est connue, nous vous conseillons fortement une lecture attentive qui fait souvent rire et parfois rêver. La mort rôde aussi. Du sida dont il est deviendra, l’un des premiers bailleurs de fonds pour la recherche, au décès tragique et médiatisé de la princesse Diana, jusqu’à George Michael qu’il essaiera tant bien que mal de sortir du marasme, mais pas Freddie Mercury, indomptable pur-sang, les pages sont touchantes.
Le vedettariat se paie parfois cher, et vous lirez avec attention ce dont les journaux à potins sont capables, soit fouiller dans poubelles jusqu’à l’ignominie. En un mot, c’est une remarquable autobiographie sur et par un homme complexe au talent indéniable
Bonne lecture !
Moi Elton John
Autobiographie
Albin Michel, 427 p