L'espion de trop
Un espion dans le Saint-Laurent et quand l’histoire s’écrit.

Une chronique de Christophe Rodriguez
Malgré ce que peuvent affirmer les cassandres, et ils sont légion, la bande dessinée est un art majeur qui séduit toutes les générations. Si le livre se voit fortement concurrencé par les séries télévisées, l’univers du 8e art accroche encore son lot d’admirateurs, de collectionneurs et de presque tous les jeunes, comme dans le cas de l’Agent Jean, véritable succès de librairie.
Parlez-en à Voro, autre bédéiste talentueux. Originaire de Rimouski, ce jeune homme a décidé en compagnie du scénariste Frédérique Antoine et du coloriste Kamiken, de lever le voile sur un pan assez méconnu du Canada en temps de guerre. Dans l’immense axe navigable du Saint-Laurent, il était inévitable que les U-Boots allassent couler des transports de marchandises, puis envoyer quelques espions fouler les berges de la Baie-des-Chaleurs.
Le dessin au service de l’histoire
Avec l’arrivée des « internets » la mémoire se dilue et parfois s’inscrit dans le temps. À l’occasion, nous trouvons ci et là quelques traces de cette rocambolesque aventure, mais Un espion de trop (Glénat), nous rappelle, documentation à l’appui qu’un bon livre est le meilleur moyen de faire connaitre l’histoire aux plus jeunes.
Lors du Festival de la bande dessinée de Montréal, nous avons eu la chance de discuter avec des artistes : « c’est effectivement un pan de notre histoire qui demeure encore méconnu. Comme vous l’imaginez, ce fut un travail de longue haleine avec beaucoup de recherches historiques pour ne pas dénaturer le propos. En plus de cette guerre sous-marine qui fit bien des dégâts matériels et couta la vie à des milliers d’hommes, le régime nazi voulait envoyer des espions au Canada ».
En somme, une histoire à tiroirs multiples : « Oh que oui, et nous avons apporté tout le sérieux possible. En fin d’étape, nous avons choisi d’inclure des facsimilés d’époque ».
Avec un graphisme qui évoque les romans noirs des années 30, le trio Voro/Antoine/Kamiken nous plonge au cœur des services secrets, des opérations stratégiques en temps de guerre, et bizarrement, une méconnaissance de la menace. Remarquablement construite, instructive et parfois haletante, cette bande dessinée est un petit bijou. Nous saluons aussi l’initiative de Glénat Québec qui va exporter un peu de notre histoire outre-Atlantique !
Bonne lecture !
L'espion de trop
Texte: Frédéric Antoine
Illustrations: Voro
Coloriste: Kamiken
Glénat Québec
Montréal
Avril 2019
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