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Polar, noir et blanc

Un blogue qui parle de livres, de bons livres, dans tous les genres, juste pour le plaisir de lire et d'en parler.

Des syndicats et des gros bras

Une chronique de Christophe Rodriguez

 

En 1992, l’acteur et réalisateur Danny De Vito réalisé avec son complice, l’acteur Jack Nicholson, un film sur la vie du syndicaliste Jimmy Hoffa. Même si le film fut remarquable, il comportait sa part d’ombre et de demi-vérités, surtout quand il fut question de la disparition violente du leader syndical dont on ne retrouva jamais le corps.

 

Ancien juge et avocat, Charles Brandt possède une longue feuille de route et parmi ses clients, il y eut l’irlandais Frank Sheeran, maintenant disparu. Celui qui «  repeignait les maisons en jaune »,  euphémisme pour dire qu’il fut d’abord un homme de main, puis tueur à gages à la solde de la pègre de Chicago, livra sa version sur la disparition de Jimmy Hoffa.

C’est un livre complexe, étayé de multiples preuves qui raconte la vie d’un jeune homme bien sous toutes les coutures, qui prit une tangente particulièrement dangereuse. Irlandais oui, mais italien de sang, il devient en un temps presque record, l’homme de main de la mafia de Chicago.

 

Ce récit qui donne souvent froid dans le dos nous fait entrer et c’est bien le plus important, au cœur des Teamsters, puissant syndicat des routiers qui faisait en son temps, la pluie et le beau temps. La figure centrale du récit , vous l’aurez deviné, est Jimmy Hoffa. Vouant une haine féroce à Robert Kennedy, la carrière du syndicaliste est parsemée de bons coups pour les camionneurs souvent exploités, mais aussi de trafics en tous genres, qui le conduisirent à sa perte. Véritable « pompe à fric », les Teamsters et leur chef devinrent la cible de toutes les commissions d’enquête. De confession en confession, nous en apprenons beaucoup sur les liens ténus qui existaient entre le politique, la pègre et le pouvoir, ce qui inclut aussi la famille Kennedy. Trop embarrassant pour les uns, têtu jusqu’à ne pas comprendre que sa vie était en danger, Jimmy Hoffa fut assassiné sur ordre d’un puissant parrain et non dans une voiture. Avec remords, certes, Frank Sheeran raconte avec moult détails comment la rencontre eut lieu, et le pourquoi de la disparition. Une histoire américaine qui sera portée à l’écran par Martin Scorcese.

 

Bonne lecture !

 

Des syndicats et des gros bras

J’ai tué Jimmy Hoffa

Par Charles Brandt

Jean-Claude Lattés, Le Masque

414 pages

 

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