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Polar, noir et blanc

Un blogue qui parle de livres, de bons livres, dans tous les genres, juste pour le plaisir de lire et d'en parler.

La mort selon Turner (pour une 2e fois)

Chronique rédigée par Richard, animateur de Polar, noir et blanc

 

Eh bien non, vous n'avez pas la berlue ... Les chroniqueurs de Polar, noir et blanc ne souffrent pas de bégaiement ... ! Mais quand un auteur et un roman passionnent autant vos "pushers" de livres, on se donne la permission de se laisser aller. Alors, voici ma chronique sur ce terrible roman de Tim Willocks. Aussi dithyrambique que Sylvie mais avec des mots différents. Pas de compétition, juste de la passion, au carré !

 

 

 

Connaissez-vous Tim Willocks ?

 

Tim Willocks est un auteur britannique; de plus, il est médecin, chirurgien et psychiatre; et dans ses temps libres, il écrit des polars, noirs et violents, du genre de ceux qu’on n’oublie pas.

 

François Busnel, l’animateur de La Grande Librairie a dit de lui qu’il était « Alexandre Dumas, revu et corrigé par James Ellroy » Et j’ajouterais que Quentin Tarantino pourrait mettre ses romans en film.

 

 

J’ai rencontré, une première fois, l’écriture de cet auteur, dans son roman « La religion », Un roman inoubliable, une histoire d’amour, de guerre, de violence, pendant le siège de l’ile de Malte en 1565. Des personnages plus grands que nature et des descriptions détaillées de batailles sanglantes. Et un peu d’érotisme pour arrondir les angles.

 

Mais aujourd’hui, je veux vous parler de son plus récent roman « La mort selon Hunter ». Un voyage en Afrique du Sud, bien après l’Apartheid mais toujours un peu ségrégationniste et avec une ressemblance évidente avec les far-west américain.

 

Une jeune fille est tuée, prise entre un container d’ordure sale et un camion qui reculait. Le conducteur semble ivre comme la plupart des gars dans le véhicule. La fille est jeune, noire et sans domicile fixe. Le conducteur est le fils d’une femme riche et puissante, Margot Le Roux, qui a fait sa fortune dans l’exploitation des mines. Le jeune homme possède un bel avenir comme avocat; la jeune fille, elle n’avait aucun avenir et un présent navrant. Alors tout le monde s’en fout. C’est un accident et l’affaire est close.

 

Pas pour tout le monde, heureusement ! Un policier, vraiment sans peur et avec quelques reproches, veut aller au fond de l’affaire. Radebe Turner, policier noir de la Criminelle, décide d’affronter toute la famille Le Roux, et surtout Margot, la mère et cheffe de clan, prête à tout pour sauver son fils.

 

Commence alors une lutte sans merci entre le policier et la mère du conducteur. Combat violent, sans concessions, où les morts parsèment le parcours de l’enquête du policier. Aucune règle, la loi de la jungle … ou plutôt, celle du désert. Préparez-vous au pire; et ce sera encore pire que ça.

 

Turner est un policier très spécial ! Intègre, épris de justice, encore conscient des effets de la ségrégation qui a infesté son pays. Et dans un towhship comme Nyanga, qui se qualifie de capitale du meurtre, il se doit de prendre tous les moyens pour faire éclater la vérité.

 

La bataille sera sanglante et l’auteur ne nous épargnera aucun détail. Interrogatoires serrés et parfois violents, fusillades, intimidations, violence physique et verbale, l’enquête avance à coups de poing et à coups de carabine. Turner nous surprend à chaque scène … et il y en a de remarquables quand les sbires de Margot Le Roux, le laissent dans le désert  (41 degrés à l’ombre) à plus de quarante kilomètres de la route la plus proche, sans eau ni nourriture. Une véritable scène d’anthologie !

 

Ce roman est terrifiant ! Mais en même temps, il est passionnant, un véritable page turner, sans faire de mauvais jeu de mots. Tim Willocks possède une plume équarrie à la hache. Pour les nuances, vous pourrez repasser plus tard. Mais son écriture, même si parfois elle est très violente, elle peut vous charmer par sa beauté cruelle. Un exemple :

« Agé de soixante et un an, Éric Venter était svelte de constitution et gris de cheveux autant que d’esprit ».

 

J’aurais tendance à me servir de la phrase tant utilisée, « Âmes sensibles, prière de vous abstenir » mais ce serait priver une grande partie des lecteurs du magnifique talent de Willocks. J’oserais plutôt affirmer que, malgré les passages difficiles, les moments de grande violence, malgré l’inhumanité de certains personnages, on peut se laisser prendre par cette terrible histoire, se sentir dégoûter par la corruption et l’intimidation, admirer les magnifiques paysages de ce coin de pays sauvage et comprendre la complexité du personnage de l’inspecteur Turner.

 

Et ainsi, découvrir cet auteur qui possède l’art de nous présenter des personnages plus grands que nature !

 

 

La mort selon Turner

Tim Willocks

Sonatine

2018

378 pages

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D
Bonsoir Richard, un roman dont je n'ai lu que du bien. Je compte bien le lire un de ces jours. Et j'ai aussi la Religion à lire aussi. Bonne soirée
Répondre
R
C’est certain que cet auteur te plaira. Et La Religion est un roman extraordinaire !
A
Un double billet pour ce nouveau roman d'un maitre du genre.
Répondre
R
Pour un excellent roman !