16 Janvier 2019
Contrôler le danger. C'est la seule façon.
Après Le Chuchoteur en 2010, l’excellent Tribunal des âmes en 2012 et le terrifiant Tenebra Roma, l’an passé, Donato Carrisi nous revient avec « L’Égarée », un thriller psychologique noir, bien ficelé, corsé comme un ristretto italien. Avec son écriture efficace et son imaginaire démoniaque, l’auteur nous plonge dans les lendemains pas toujours roses des enfants délivrés de leur kidnappeur. Dit comme cela, ce serait trop simple. Pour ceux qui connaissent Carrisi, vous vous doutez bien qu’il ne se contente pas de l’ordinaire tout simple.
Une jeune femme est retrouvée sur une route peu fréquentée, nue et confuse. En état de choc, ne se rappelant plus de son nom, on découvre très rapidement qu’elle est Samantha Andretti, une jeune adolescente disparue il y a quinze ans.
Samantha est tout de suite placée en isolement à l’hôpital pour être soignée, reprendre des forces et amorcer un long processus de reconstitution de ce qui s’est passé depuis quinze ans. Le docteur Green, un profileur expert en capture de tueurs en série, essaie de guider la jeune femme dans ce travail ardu.
Du côté de la police, deux inspecteurs mènent l’enquête, sans trop de succès.
Mais le personnage important, celui que l’on suivra avec intérêt et qui balisera le chemin vers la possible compréhension de ce qui s’est passé, c’est Bruno Genko. Engagé par les parents exaspérés par l’inefficacité des policiers, quinze ans plus tôt, il ressent un devoir moral, un engagement implicite à résoudre l’affaire et à découvrir le kidnappeur.
Mais voilà, Genko souffre d’un cancer et il est en phase terminale. À tout moment, il peut mourir. C’est donc pour lui une course contre la montre, une bataille où, quel qu’en soit le résultat, il y perdra la vie.
On suit alors les trois enquêtes et graduellement, on tire les ficelles qui nous permettront, peut-être, de comprendre ce qui s’est passé. Des images, des flashs, sortis de la mémoire de Samantha entretiennent la complexité de l’affaire : un labyrinthe, un cube Rubik, une tête de lapin.
Une question se pose : comment guérir le traumatisme psychologique d’une jeune femme enfermée si longtemps, en essayant de résoudre le mystère et en lui faisant revivre tous ces moments qui ont créé de traumatisme ?
Donato Carrisi fait appel à tout son talent pour écrire cette histoire complexe sans jamais confondre le lecteur. Son écriture directe, sans fioriture, laisse la place à une seule et unique chose : l’histoire. Le pari est réussi ! L’intrigue nous tient en haleine, les personnages sont crédibles et cohérents, la finale diabolique nous surprend. Tous les ingrédients qui font de « L’Égarée » un très bon roman psychologique, un thriller efficace.
Ah oui ! Il ne faut pas oublier que la finale d’un roman … ça se termine à la dernière page. Pas avant !
Quelques extraits :
« Il se demanda si le profileur qui s’occupait de Sam lui avait déjà révélé à quel point le monde avait changé durant son absence. »
« La mort voulait lui faire savoir qu’elle ne l’avait pas oublié »
« Au lieu de te demander qui je suis, tu devrais te demander ce que je suis. »
Bonne lecture !
L’Égarée
Donato Carrisi
Calmann Levy Noir
2018
328 pages
Une jeune femme est enlevée dans un paisible petit village des Alpes. Le coupable est introuvable, et voilà que la star des commissaires de police, Vogel, est envoyé sur place. De tous les plateaux
Le site perso de l'auteur ... version française.