28 Juillet 2018
Chronique rédigée par Sylvie Langlois, chroniqueure à Polar, noir et blanc.
Un livre dans un livre...
Les fantômes de R.J. Ellory reviennent hanter les librairies. "Les fantômes de Manhattan" a été publié dans les pays anglo-saxons en 2004. C’est le deuxième roman de l’auteur, juste après « Papillon de nuit ». On aura donc attendu plus de 14 ans pour sa traduction.
Les lecteurs assidus du romancier seront peut-être un peu déroutés et surpris par cette histoire racontée par une voix féminine, contrairement à ses autres romans dont les protagonistes sont des figures masculines très fortes. J’ai donc abordé sa lecture en faisant abstraction des précédents romans de cet auteur. Bon, un peu difficile, je dois l’avouer.... surtout que certain de ses écrits demeure de gros coup de cœur dans ma bibliothèque.
Il n’a pas le souffle ni cette ambiance particulière de « Seul le silence ». Mais trêve de comparaisons, donnons à César ce qui appartient à César ; Ellory est un conteur hors pair. On reconnaît le style de l’auteur, cette écriture détaillée, lyrique et très nuancée.
« Les fantômes de Manhattan » est un récit dans un récit. Un segment d’une histoire du passé qui vient hanter le présent et qui s’entremêlent pour former un tout.
Annie O’ Neill, 31 ans, passe ses journées dans sa petite librairie en plein cœur de Manhattan, le Reader’s Rest, dont elle est la propriétaire. Petite librairie marginale, où s’entassent des ouvrages étranges et peu communs. La boutique est peu fréquentée, tout comme la vie d’Annie. Entre ses longues heures dans les rayons encombrés de la librairie et son appartement, où elle y retrouve souvent son voisin de palier et unique ami ; Jack Sullivan, ex-reporter de guerre, alcoolo endurci, Annie se languit, et vit au gré du temps.
Un jeudi matin d’août, comme à son habitude Annie s’affaire à préparer son café dans l’arrière-boutique lorsqu’elle entend résonner la cloche au-dessus de la porte d’entrée. Un vieux monsieur, Forrester, y fait son entrée, se disant un vieil ami de son père décédé depuis longtemps, dont Annie garde de vagues souvenirs.
Il lui propose de former un club de lecture, comme celui qu’il formait à l’époque avec son père et ainsi faire revivre le passé. Il lui confit le premier chapitre d’un roman écrit sous forme d’un journal par un ancien membre du club, et lui offre de repasser le lundi suivant pour en discuter avec elle. Fort intriguée par ce manuscrit inédit, Annie accepte d’emblée sa proposition.
Nous lirons avec Annie et son ami Jack, les pages de ce mystérieux manuscrit, relatant la naissance et les premières années de Haim Kruszwica, rescapé de Dachau par un sergent américain qui le ramènera au pays. L’histoire passionnera Annie et tout comme nous, elle meurt d’envie de connaître la suite, qui nous sera dévoilée lentement chapitre par chapitre.
Je ne vous raconterais pas ici le récit fort intéressant de « Haim Kruszwica » je vous laisse ce plaisir. A lui seul ce récit aurait fait la base d’un bon roman. J’ai autant aimé sinon plus, cette histoire dans l’histoire que celle d’Annie parfois un peu plaintive où j’ai souvent eu l’envie de la brasser pour la sortir de son engourdissement.
Les deux histoires s’imbriqueront pour façonner cette épopée à travers les bas fonds de New York des années cinquante et soixante dont M. Ellory est passé maître dans ses descriptions, l’Amérique des bookmakers, les questionnements et la vie sentimentale d’Annie, et les mystères qui entourent l’énigmatique Monsieur Forrester. Quel lien étrange y a-t-il entre la vie de ce rescapé des camps juifs et la jeune libraire ? A vous de le découvrir ! Quelques petites graines semées ici et là m’ont mise la puce à l’oreille....
Même si j’ai eu un peu de mal en début de lecture à m’imprégner dans l’histoire, au fil de celle-ci, j’ai retrouvé l’ambiance qui m’est si chère dans les livres de M. Ellory. La même écriture méticuleuse, cette façon d’illustrer la sensibilité de ses personnages et de nous faire voir à travers eux, la beauté autant que la perversité.
Un bon moment de lecture, un conte contemporain.....
Il était une fois en Amérique, une petite histoire de vengeance.
Les fantômes de Manhattan
R.J. Ellory
2004
Sonatine
457 pages.
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La page de l'auteur sur le site des éditions Sonatine.
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