14 Décembre 2017
L'homme qui nous fait connaître l'Islande !
J’attends toujours avec impatience les romans d’Arnaldur Indridason. Les enquêtes de son commissaire Erlendur, ses préoccupations personnelles et ses angoisses sorties de son passé, ont toujours su me plaire. Rarement il m’a déçu.
Quand j’ai appris qu’il laissait son commissaire dans les tiroirs de sa création et qu’il commençait une nouvelle série avec de nouveaux personnages et que tout cela se passerait pendant la Seconde Guerre mondiale, j’ai eu peur de me retrouver dans un autre roman à la saveur de Philip Kerr avec son policier nazi.
Eh bien non ! Les deux premiers tomes de sa trilogie des ombres sont absolument passionnants, tout aussi captivants que ses autres romans. Les deux personnages principaux sont atypiques : Flovent est le seul policier de la Criminelle d’Islande et Thorson est un Islandais né au Canada que l’armée délègue aux enquêtes parce qu’il est bilingue. Dans le premier roman, « Dans l’ombre », malgré la piètre opinion que les soldats et la police ont des deux enquêteurs, ils ont réussi à prouver leur valeur.
Dans ce deuxième tome, « La femme de l’ombre », ils confirment leurs talents. Les pays de la Scandinavie sont touchés de façon bien différente par cette guerre. La Suède tente de rester neutre, mais le Danemark et la Norvège sont occupés par les nazis. En Islande, les alliés s’installent, accueillis bien malgré eux dans ce petit pays où très rapidement le rapprochement crée des tensions avec les habitants de l’île.
Dans ce bouillonnement un peu particulier, Indridason nous présente trois histoires qui bien sûr, possèdent quelques liens qui les attachent.
Premièrement, on découvre à Reykjavik, un corps rejeté par la mer.
Une jeune femme attend son fiancé dans une petite ville du nord de la Finlande pour retourner en Suède sur un paquebot. Ne se présentant pas, elle apprend qu’il a été arrêté par les Allemands parce qu’il était dans la résistance. Pendant la traversée, un homme disparait soudainement. Est-ce un suicide ou un meurtre ?
Enfin, derrière un bar de la ville, un jeune homme est sauvagement assassiné puis comble de malheurs dans cette petite île tranquille, une jeune fille disparaît. Beaucoup de travail pour nos deux enquêteurs qui se partagent la tâche et les crimes. Beaucoup de plaisir pour le lecteur qui voit cet écheveau d’intrigues se dénouer patiemment.
Sur un fond de guerre, Indridason traite des sujets universels et très contemporains : l’intimidation, l’homosexualité, le respect des différences, la prostitution, la guerre, la jalousie et la violence. Et tout cela en les plaçant dans les merveilleux paysages islandais.
Comme vous vous en doutez sûrement, je vous conseille la lecture de ces deux romans. Ensuite, tout comme moi, vous attendrez le troisième volet avec impatience !!
Bonne lecture !
La femme de l’ombre
Arnaldur Indridason
Métailié
2017
332 pages
Les ombres éclairantes d'Arnaldur Indridason
L'amateur de polars doit souvent faire le deuil de ses héros fétiches. Et cela peut prendre du temps si le personnage est aussi attachant que le rugueux commissaire Erlendur d'Arnaldur Indridason...
https://www.letemps.ch/culture/2017/10/06/ombres-eclairantes-darnaldur-indridason