4 Juillet 2017
En juillet, alors que le monde littéraire tourne au ralenti et fait la siesta avant la frénésie de la rentrée automnale, je vous propose la lecture un roman qu’il convient désormais d’appeler un classique de la littérature jeunesse : Journal d’un chat assassin d’Anne Fine. Ce joli texte à saveur policière plaira aux amateurs de chats… et à ceux qui les détestent!
Tuffy, le matou d’Ellie, est un meurtrier. Il a déjà à son actif deux assassinats sordides : un oiseau et une souris. Et non content d’avoir zigouillé les petites bêtes, il a le toupet de les ramener à la maison pour les abandonner sur le tapis, ce qui — vous vous en doutez— ne fait pas la joie de ses propriétaires. On lui fait les gros yeux, on le menace… mais qu’à cela ne tienne, le chat assassin récidive et on retrouve le cadavre d’un lapin au beau milieu du salon. Cette fois, la situation est doublement embêtante, car le lapin en question appartenait aux voisins… Comment faire pour que ceux-ci ne se doutent pas que le meurtrier vit juste à côté? La famille de Tuffy décide de maquiller le meurtre ce qui entraînera des situations extrêmement cocasses où les humains ne se retrouvent pas toujours avec le meilleur rôle. Le clou du livre? Eh bien, disons que, finalement, le coupable du « lapinicide » n’est peut-être pas celui qu’on pense…
Le texte d’Anne Fine est tout simplement magnifique. Les phrases sont courtes, simples, mais efficaces et bien rythmées. On suit avec délices les péripéties de Tuffy qui nous relate ses aventures avec une nonchalance toute féline. C’est d’ailleurs cette voix qui, à mon avis, rend le roman si agréable ; l’auteure a su à merveille dépeindre ce chat, égocentrique, vengeur, coquin, indépendant, et parfois (mais pas trop souvent!) tendre envers Ellie, la petite fille qui l’adore malgré tous ses travers. Journal d’un chat assassin est un exemple de choix narratif judicieux : l’histoire, racontée du point de vue de Tuffy, nous plonge au cœur de l’univers des chats ce qui donne à ce récit une teinte tout à fait unique. Et puisque Tuffy ne nous dit pas tout, le suspense est également au rendez-vous.
Vous n’avez pas d’enfants dans votre entourage? Je vous conseille quand même de jeter un coup d’œil à ce texte qui a tout pour plaire aux petits comme aux grands. Il s’agit d’un court roman qui se lit d’un trait et maintient notre intérêt à chaque ligne. Et puis, je serais très étonnée si Tuffy n’arrivait pas à vous arracher quelques sourires…
Journal d’un chat assassin
Anne Fine
École des Loisirs
2006
Chronique par Karine Lambert pour Polar, noir et blanc
Anne Fine est née à Leicester en 1947. Après ses études dans des écoles de filles, elle est devenue professeur, mais ne l'est pas restée très longtemps. Ses romans, caractérisés par une in...
La page d'Anne Fine sur le site de l'école des loisirs