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8 Février 2016
Lire Jean-Jacques Pelletier, c’est comme ouvrir un journal et suivre des éléments de l’actualité, en direct, tout en furetant sur Internet et les réseaux sociaux pour compléter sa recherche d’informations. « Machine God », le dernier roman de l’auteur est un feu roulant, une explosion de mises en scène macabres qui nous entrainent dans les méandres pervers de l’intégrisme des religions. Dès la première page, on entre, que dis-je, on nous pousse dans la folie meurtrière qui nait, parfois, chez certains esprits troublés. Dieu demande-t-il que l’on tue pour que sa grandeur soit reconnue ?
L’action démarre à toute vitesse. Sur les immenses écrans de Times Square, tous les passants peuvent assister à la crucifixion de Monseigneur Ignatius Felgood, archevêque de New York. La voix et la musique de James Brown, « I Feel Good », accompagnent ces images macabres.
Une pub ? Tous se questionnent. Est-ce vérité ou mensonge ?
Puis, un message apparaît : « Bientôt dans une église près de chez vous. »
Cet auguste prélat avait démissionné à la suite de sa gestion laxiste d’un scandale de pédophilie, pour sauvegarder la sacro-sainte image de l’Église.
Avec des mises en scène tout aussi macabres que la première, deux autres exécutions ont lieu : un imam et un rabbin sont les victimes de ce qui ressemble à une guerre « contre les religions ».Très rapidement, les réseaux sociaux s’emparent de l’événement … et ça devient viral.
Dans les bureaux des enquêtes criminelles de New York, Calvin Chase est chargé de l’enquête. Tout accuse Victor Prose qui semble relié aux trois meurtres ; les preuves s’accumulent, mais il reste toujours introuvable.
La troublante Natalya, cette tueuse à gages humanitaire, amoureuse de Victor n’en croit pas un mot et avec l’aide des amis de Victor, du fidèle Gonzague Théberge entre autres, elle part à la recherche de celui qui est devenu « l’ennemi public numéro 1 ». Où se trouve-t-il ? Est-ce qu’il se cache ou est-il prisonnier ? Recherché par la police, traqué par certains politiciens, poursuivi par les Chrétiens, les Juifs et les Musulmans, Victor Prose pourra-t-il s’en sortir ?
L’enquête officielle et celle, plus officieuse, sont passionnantes. Et avec le style de Jean-Jacques Pelletier, ne vous attendez pas à un petit moment de repos. Les chapitres sont courts, les dialogues percutants, les réseaux sociaux présents, et ça donne un rythme haletant au récit. On assiste à un feu roulant d’informations et parfois à de belles entourloupettes pour manipuler l’opinion publique !
Ça déménage, comme un très bon thriller qui doit vous secouer.
Alors si vous aimez les sensations fortes et êtes un fan de Jean-Jacques Pelletier, lancez-vous sans crainte. Si vous cherchez une lecture divertissante, un bon suspense, un roman écrit avec beaucoup d’efficacité, Machine God répondra largement à vous attentes et vous passerez un excellent moment.
Voici quelques extraits :
« Il y avait des lois naturelles dont il ne sert à rien de contester l’existence. Les mécanismes de protection des élites en faisaient partie. »
« - Non, mais… Pour qui vous prenez-vous, espèce de coléoptère rachitique de l’encéphale ? »
« - On s’habitue à ne pas exister, vous savez. »
« La violence religieuse n’a rien à voir avec le fait d’être juif, chrétien ou musulman. Mais elle a beaucoup à voir avec le phénomène de la croyance. Car la croyance a pour triple effet : de remettre la vérité entre les mains de quelques-uns, de soustraire cette vérité réputée inaltérable à la critique et au jugement des individus ; et de pourfendre tous ceux qui refusent de se soumettre à la vérité révélée. »
Bonne lecture !
Machine God
Jean-Jacques Pelletier
Hurtubise
2015
480 pages
La page personnel de Jean-Jacques Pelletier
Les éditions Hurtubise
"Dix petits hommes blancs" de Jean-Jacques Pelletier - Polar, noir et blanc
Ouvrir un roman de Jean-Jacques Pelletier, c'est se plonger dans une pile de journaux, tous ouverts à la même page, pour suivre une histoire complexe mais aussi y rencontrer des personnages très...
Ma chronique sur "Dix petits hommes blancs"