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11 Août 2015
À chacune des rentrées littéraires, une avalanche de nouveautés et de premiers romans font leur apparition sur les étagères de nos librairies préférées. Même si nous sommes des lecteurs boulimiques, il est impossible de tout lire. Alors, à chaque année, quelques pépites littéraires nous passent sous le nez … malgré nos efforts de tout voir et de lire le meilleur du meilleur.
Il y a deux ans, les éditions Michel Lafon publiaient « Code 93 » d’Olivier Norek, lieutenant de police à la section Enquête et Recherche du SDPJ 93 (Service départemental de la police judiciaire de Seine-Saint-Denis). Malheureusement, cette sortie passa inaperçue, ici au Québec. Et votre blogueur préféré a, lui aussi, manqué le coche !
Heureusement, l’auteur et une de ses lectrices veillaient au grain ! J’ai eu la chance de recevoir ses deux premiers romans … et surtout de faire une très belle découverte. Olivier Norek est un auteur à découvrir ! L’équipe de policiers qu’il a imaginée, saura vous séduire par leur personnalité et l’auteur vous plongera dans ce monde étrange (du moins pour un Québécois) et glauque de la banlieue parisienne. « Code 93 » est plus qu’un roman policier, il est le portrait de cette misère humaine et des choix malheureux que la vie offre à ses habitants.
Victor Coste est capitaine de police en Seine-Saint-Denis ; un taux de criminalité hors norme et des effectifs réduits pèsent lourd sur toute son équipe. Ce matin, il se rend à l’institut médico-légal de Paris, rencontrer Léa Marquant, médecin de l’Institut avec qui il travaille régulièrement et qui ne le laisse pas du tout indifférent. Et cela semble évident pour tout le monde, que ses sentiments semblent partagés.
Revenons donc à notre enquête ou du moins à notre victime. Couché sur la table de la morgue, le géant aurait reçu trois balles dans la poitrine, laissant sur le chandail de l’homme, trois trous de même qu’une bonne dose de sang. Mais, quand le docteur enlève le vêtement, la poitrine de la victime est absolument intacte … pas d’impact de balle, pas de plaie ! Quelle était donc la cause du décès ?
L’autopsie commencée, la jambe gauche largement entaillée, à la grande surprise du docteur et du policier, l’apprenti macchabée ouvre un œil, se redresse … ! Ça commence bien une enquête sur un meurtre ! Puis, pour ajouter au plaisir de l’équipe d’enquêteurs, un téléphone cellulaire se met à sonner dans le corps d’une deuxième victime.
Voilà ! La table (d’autopsie ?) est mise.
En plus de sa collaboration « étroite » avec la médecin légiste, l’équipe de Coste est composée de quatre personnes. Ronan, le motard ; Sam, la recrue ; l’énorme Mathias Aubin, sur le point de quitter la brigade et la petite nouvelle, sa remplaçante, Johanna de Ritter, un personnage à découvrir ! Et évidemment, le département 93, personnage central du roman, en filigrane de l’action de ce livre, chacun de ses habitants est une partie de ce tout, grouillant de pauvreté et de violence. Le sang fait battre le cœur de la cité et il coule, parfois, dans une « overdose » de rage et de brutalité.
Olivier Norek nous décrit ce coin de banlieue avec la précision du chirurgien qui en connaît les moindres recoins ; chaque maison, chaque porte qui cache une famille ou ce qui s’en rapproche le plus, est criante de vérité. Et grâce à son métier de policier et à son souci du détail, le lecteur ressent tout le réalisme et la vraisemblance des actions et des gestes posés par les enquêteurs. De plus, ses quinze années d’enquête lui permettent l’immense avantage de jeter un regard critique sur ce qui se passe à l’interne. Absolument captivant !
Et ce qui ne gâche rien et qui ajoute à la qualité de l’écriture, l’auteur utilise à bon escient un sens de l’humour juste, toujours pertinent qui s’ajoute à la fluidité du style, donnant une lecture agréable pour le lecteur.
Je vous recommande grandement la découverte de cet auteur et la lecture de ses deux premiers romans.
Quelques extraits :
« La tristesse c’est personnel, ça ne se partage pas. »
« Entre le boulot le week-end et les nuits passées au bureau, il commençait à se sentir comme une caricature de flic télé et, il le savait, ce n’était pas une bonne chose. »
« Un peu trop maigre et fragile d’apparence, il donnait l’impression d’être entré dans la police par erreur. »
« Les deux policiers restèrent un instant silencieux devant le cadavre avec cet étrange sentiment d’être plus vivants que d’habitude. »
Bonne lecture !
Code 93
Olivier Norek
Éditions Michel Lafon
2013
360 pages
Olivier Norek : interview pour Code 93
Les policiers sont souvent de formidables auteurs de polars. . Rencontre à l'agence (le 23 avril dernier) avec un romancier-policier qui veut réconcilier les lecteurs avec les "vrais flics". Voic...
http://www.mandor.fr/archive/2013/05/16/olivier-norek-interview-pour-code-93.html