6 Juillet 2014
L’année dernière, Sylvie-Catherine de Vailly publiait la première enquête de l’inspecteure Jeanne Laberge, « La valse des odieux », roman que j’avais beaucoup aimé. Cette année, l’auteure nous revient avec un autre roman mettant en vedette son personnage fétiche, la première inspectrice du Service de police de la communauté urbaine de la ville de Montréal. Si « La valse des odieux » était plein de promesses, « La sélection naturelle » les tient toutes et nous donne un très bon moment de lecture, un récit prenant et une inspectrice qui prend une profondeur des plus intéressantes.
Jeanne Laberge est confrontée à quatre morts qui semblent à tout le monde, naturelles ou accidentelles : un obèse morbide meurt d’une crise cardiaque pendant un repas pantagruélique, un bébé naissant meurt d’une façon tout à fait inexplicable, une femme est plongée dans un coma profond après un accident de la route et une prostituée est morte dans une ruelle glauque de Montréal. Aucun lien ne semble relier ces quatre morts mais pour Jeanne Laberge, son instinct lui dicte de fouiller un peu plus ces quatre affaires.
Finalement, elle rencontre un médecin qui lui fait certaines révélations, lui trace le chemin vers une enquête plus ciblée. Un certain symbole, retrouvé près des quatre victimes, vient appuyer les réflexions de Jeanne et la conforte dans son opinion. Ces morts semblent être criminelles ! Mais quel est le lien qui les relie ? Quatre modes opératoires différents peuvent-ils appartenir à un seul meurtrier ?
Intuitive et intelligente, l’inspecteure Laberge se lance sur la piste ne sachant pas trop ce qu’elle trouvera au bout de ses recherches. Envers et contre tous, dans une société encore très machiste mais quand même supportée par son patron l’inspecteur-chef Claude Levasseur, l’inspecteure Laberge se met à la poursuite des criminels, accompagnée de ses adjoints qui croient plus ou moins en ses capacités. L’auteure nous dresse un portrait réaliste du Montréal des années 60, ce qui donne un charme particulier au roman.
Sylvie-Catherine de Vailly réussit encore à nous offrir un roman intéressant, haletant, une histoire complexe et bien ficelée. Malgré le titre, qui selon moi en dit un peu trop, elle réussit à semer les indices tout au long de son enquête pour maintenir notre intérêt et alimenter notre esprit de lecteur de polars.
L’auteure continue à nous dépeindre un personnage d’inspectrice sympathique, qui prend de la profondeur et à qui on s’attache de plus en plus.
Quand la dernière ligne est lue, un mot nous revient en tête : encore ! Surtout cette dernière phrase … porteuse de nouvelles aventures bien particulières ! À vous de la découvrir …
Avant de passer aux quelques extraits, je ne peux que vous parler d’une scène géniale qui m’a beaucoup marqué. Sans rien révéler du personnage et de l’action, je vous avertis, chers lecteurs, qu’à un certain moment, sur un lit d’hôpital, l’auteure nous décrit parfaitement le réveil d’une conscience, avec ses allers-retours et cette lumière qui guide parfois l’inconscient vers le réel. Ou l’irréel ! À ne pas manquer !
« Ce n’était plus le brouillard qui se refermait sur elle, mais la noirceur qui envahissait sa conscience. »
« Il pensait alors oublier son passé, mais il avait vite compris que l’on efface rien, on apprend seulement à vivre avec ses souvenirs. »
Bonne lecture !
La sélection naturelle
Sylvie-Catherine de Vailly
Recto-Verso
2014
220 pages
Sylvie-Catherine De Vailly - Biographie
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