18 Décembre 2013
Une véritable lecture pour le plaisir !
Un roman déjanté !
Du Jô Soares à son meilleur !
Un roman politiquement incorrect; une littérature tout à fait correcte !
Que dire de plus ? «Meurtres et autres sucreries» est un roman qui vous fera rire, qui vous racontera une très bonne histoire et qui vous fera dire, dès la dernière page: «J’en veux encore !»
Les auteurs de polars n’ont pas fini d’inventer et d’imaginer des façons de tuer. Le genre peut dormir tranquille, la source de l’imaginaire n’est pas encore tarie. Jô Soares nous en présente une preuve tout à fait probante.
Rio de Janeiro, avant la seconde guerre mondiale, un tueur en série multiplie les meurtres. Son «modus operandi» est original (si je peux me permettre cette affirmation), il ne tue que les grosses dames, aux très grosses femmes, en leur donnant un dernier repas ... mortel.
Le commissaire Noronha est chargé de l’enquête. Mais il reçoit la visite d’un ex-policier portuguais, devenu pâtissier après avoir immigré au brésil, Tobias Esteves deviendra l’adjoint culinaire, adjoint-policier non-officiel, en support au commissaire.
Charon Eusébio est propriétaire d’une célèbre entreprise funéraire, une des meilleures de la ville. Il l’a hérité après le suicide de son père et le meurtre (déguisé en accident) de sa mère. Charon détestait sa mère qui elle, avait une obsession : son fils ne devait pas grossir. Pourtant, elle était grosse, très grosse ! Énorme ! Après l’avoir tué, Charon comprit que la seule façon d’éloigner la pensée de sa mère, c’était de la tuer, encore et encore, à travers les grosses qu’il attirait avec des sucreries. Ainsi, à chaque meurtre, il revoyait sa mère mourir, objectif sans fin de cette chasse aux grosses.
Déjà, futur lecteur, ce roman vous tente !
Et bien ce n’est pas tout !
Le plaisir ne fait que commencer. La table est mise pour un roman truculent avec deux enquêteurs qui ont faim de vérité et un croque-mort qui cuisine diaboliquement et qui fait la livraison dans son corbillard transformé en pâtisserie ambulante.
Et comme si ce n’était pas assez, pourquoi faudrait-il se priver, ajoutons donc quelques personnages qui ajouteront quelques calories au menu: un clown nain, un orchestre nazi, Fernando Pessoa et Manoel de Oliveira (qui à 105 ans, prépare aujourd’hui, le tournage d’un nouveau film !).
Amateur d’humour, et surtout d’humour noir, vous allez vous régaler. Jô Soares saura combler votre appétit. Situations loufoques et meurtres en série font ici bon ménage. Pour un très bon moment de lecture, pour le plaisir de lire et de se divertir, je vous recommande ce roman, qui malgré ses airs pas sérieux, est écrit par un auteur remarquable, un écrivain au talent immense.
Quelques extraits ...juste pour rire !
« Car Tobias était plus que replet. Excellent cuisinier, sa passion pour la gastronomie se manifestait dans sa circonférence.»
« Vous n’êtes pas gros, vous êtes seulement un peu petit pour votre poids ...»
Et voici, en toute logique: « Pardon, mais on ne peut pas prouver l’innocence. C’est impossible, parce que l’innocence est une donnée négative: elle est une absence de culpabilité. Dans cette affaire, la présence du coupable ne peut être prouvée que par l’absence de preuves. Il est si intelligent que la preuve de sa présence est une absence.»
Bonne lecture !
Meurtres et autres sucreries
Jô Soares
Hurtubise
2013
264 pages
Les Éditions Hurtubise - Jô Soares
Liste des ouvrages de l'auteur Jô Soares
La bio sur le site de l'éditeur
En Europe, le roman a paru sous le titre de "Les yeux plus grands que le ventre."