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Polar, noir et blanc

Un blogue qui parle de livres, de bons livres, dans tous les genres, juste pour le plaisir de lire et d'en parler.

"Le sable était brûlant" et l'auteur est "hot" !

"Le sable était brûlant" et l'auteur est "hot" !

Quand le polar devient western ! Un western noir, où le sable de la plaine frappe les yeux et recouvre le sang qui coule. Un roman au coeur d’une Afrique du Sud en mal de son après-Apartheid, où la haine, la violence, la corruption côtoient les rites et croyances séculaires ... et nouvelles. Roger Smith nous confirme avec ce troisième roman qu’il est de la trempe de son concitoyen, Deon Meyer, qu’il devient de plus en plus un grand écrivain, un auteur qui mérite qu’on s’y arrête.

«Le sable était brûlant» est intense, dur, violent et passionnant. Les personnages sont à l’avenant. L’histoire, très bien racontée, nous happe dès le début. On se laisse prendre au filet et rien ne peut nous déprendre. Tensions garanties !

Robert Dell est accusé du meurtre de sa famille lors d’un accident d’auto où sa femme et ses enfants meurent ! Les preuves sont accablantes mêmes si elles sont bancales. Cependant le lecteur sait que cet accident est un attentat déguisé.

Inja Mazibuko est un mercenaire, un flic zoulou, chef de tribu, au service d’un politicien corrompu. Il doit «gérer» cette situation. Il a orchestré cet accident parce que la femme avait été témoin d’un meurtre qu’elle n’aurait pas du voir. Il a hâte que tout cela se termine car il se mariera bientôt ! Avec une jeune vierge qu’il a achetée. Il est sidéen et il croit que déflorer sa très jeune fiancée, le guérira définitivement de sa maladie. Sunday, la jeune fiancée, vendue par sa tante Ma Beauty, cherche tous les moyens de fuir ce mariage qui semble inéluctable.

Mais, il faut aussi compter sur Disaster Zondi, un flic à la retraite qui a reçu un étrange message, un faire-part ! Un homme, un visage qui lui dit quelque chose ! Et une jeune fille, une très jeune fille. Il comprend vite qu’on ne l’invite pas au mariage ... «L’invitation était d’un tout autre ordre.» Il ressent cet appel, ce retour à la maison qui va sûrement se transformer en confrontation. Mortelle ?

Le père de Robert Dell, un ancien agent de la CIA, organise son évasion de la prison. Ils tenteront, avec leurs maigres moyens, de prouver l’innocence du fils, en incriminant le vrai coupable.

Tout ce monde se dirige vers le lieu de la confrontation, vers le moment terrible où le face à face devra se produire. Où le sable brûlant pourrait se teinter de rouge, la couleur du sang, de la vengeance et de la culpabilité.

«Le sable était brûlant» est un roman passionnant qui vous captivera du début à la fin. Chaque personnage fonce à 200 à l’heure vers son destin, ce choc violent que l’on attend avec impatience mais qu’on veut aussi retarder juste pour le plaisir de l’attente. Cette explosion finale nous laisse pantois. On adore ce roman...

Roger Smith m’avait déjà conquis avec «Mélanges de sang». «Le sable était brûlant» confirme sa place dans la liste de mes auteurs préférés. Son écriture efficace, violente mais toute en nuances, ses touches d’humour mais aussi ses descriptions sans compromis des paysages de son pays, sont des éléments qui peuvent plaire à beaucoup de lecteurs. Et surtout, on apprécie son portrait de la société sud-africaine, prise entre la modernité et les croyances ancestrales de certaines tribus, cette «terre de vengeances shakespeariennes.»

Alors, n’hésitez pas à découvrir cet auteur ! Je vous souhaite un bon voyage en Afrique du Sud.

Quelques extraits:

«Il eut un regain d’optimisme. Son union future avec cette nouvelle épouse apaiserait les ancêtres, rétablirait l’ordre naturel des choses. Mettrait un terme à cette série de malchances. Extirperait le démon de son sang.»

«Zondi pouvait entendre les cuisses massives de l’inconnu dialoguer à voix basse à chaque pas qu’il faisait.»

«Incapable de résister à la tentation, il frotta la savonnette sous l’eau, chassa les innombrables images de trous du cul et d’entrejambes que le savon avait visités et se savonna le corps, les piqures de punaises de lit telles du Braille sous les doigts.»

Bonne lecture !

Le sable était brûlant

Roger Smith

Calmann-Lévy

2013

339 pages

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C
Yes! Got it finally! I was searching for something exciting like this to read for a while. I think this novel “The sand is burning” will satisfy my mind. I have not read any of Roger Smith’s. Hope this will be a perfect start.
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C
Ce qui m'a choquée dans mon périple livresque sud africains, c'est la violence. Et pas seulement le violence ordinaire, quotidienne, mais celle qui hourde la société, qui est sous-jacente. C'est un choc frontal, brutal.
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R
C'est vrai que l'image de l'Afrique du Sud laissée par ses auteurs n'est pas très jojo. Les paysages sont magnifiques mais la violence entache cette beauté. Cependant, c'est une particularité du roman noir de montrer l'aspect scabreux d'une société. Et j'imagine que le pays, en réalité, est tout autre !<br /> Merci pour ton commentaire et j'ai hâte de voir les résultats de ton travail dans l'exploration du roman sud-africain.<br /> Bonne journée !
N
Ici Ali Baba...Roger Smith a aussi publié Blondie et la mort (même éditeur) qui est aussi costaud que les deux autres. Quant aux relations western-polars, je vous renvoie à l'un de mes articles dans Alibis. En simplifiant on pourrait dire que si tous les polars ne sont pas des westerns, il est vrai qu'un grand nombre de westerns le sont, ( excluant les historiques, les épiques (avec les Indiens), tous ceux se passant en ville avec des bandits, des banquiers véreux, etc...Vous lirez tout ça dans mon prochain bouquin, dès que j'en aurai fini avec le monstre actuel qui achève (son auteur).
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R
Bonjour Norbert,<br /> Blondie et la mort fait partie de mes prochaines lectures ...<br /> Je t'imagine bien, au milieu de ta caverne, mettant la dernière main à tes deux immenses projets. J'y ferai surement de nombreux apprentissages. Comme toujours avec toi !<br /> Bon travail ! Et à bientôt!
É
Est-ce que tous les westerns ne sont pas des polars, ou à peu près? En tout cas, il y a toujours un sheriff, des bandits et des revolvers... que dire de plus! Tu as déjà vu la collection de westerns de Norbert? Ça dit tout!
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R
Chère Éliane, mais pourquoi résister ? Succombe, succombe !
É
Visite à la bibliothèque hier soir : Roger Smith me tendait les bras dans le premier rayon consulté. Comment résister à pareille synchronicité? Afrique, me voici!<br /> <br /> Bien le bonjour à Ali Baba!
R
J'ai très peu lu de western ... à part les nouvelles parutions de Gallmeister ... Il est vrai que certains policiers contemporains sont de méchants cowboys !!!<br /> Oui, j'ai vu la collection de Norbert et c'est assez impressionnant. D'ailleurs je compare sa bibliothèque à une véritable caverne d'Ali Baba !