Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Polar, noir et blanc

Un blogue qui parle de livres, de bons livres, dans tous les genres, juste pour le plaisir de lire et d'en parler.

Don Giuliano

Il était une fois la révolution

Par Christophe Rodriguez

Homme de lettres, éditeur et ancien activiste politique, Jacques Lanctôt brasse de vieux souvenirs avec Don Giuliano. Loin d’être un roman nostalgique, c’est celui d’une époque, de la révolution castriste, du Che et des soulèvements populaires. Grand connaisseur de l’Amérique latine et surtout de Cuba, parfois idéalisé, Don Giuliano qui n’a rien à voir avec un parrain de type Don Corleone est avant tout, une quête suivie d’une rédemption. Alternant, le vrai et le faux, collant des «  bouts de personnages  », à vous de découvrir s’ils ont vraiment existé, vous allez revivre une période tumultueuse.

Avoir la peau de Castro

Quand Fidel prend le pouvoir en 1959, la mafia américaine perd un immense terrain de jeu ainsi qu’une «pompe à fric». Si ces millions de dollars faisaient vivre les casinos, les musiciens, tout l’appareil politique par le simple jeu de la corruption et bien entendu, le commerce très lucratif de la drogue, l’arrivée du dirigeant fut comme un coup de massue.

Bien décidé, à faire passer de vie à trépas, le Lider Maximo, un plan machiavélique s’échafaude. C’est à Lino Mandolini, tueur à gages, propriétaire de pizzérias dans le sud de la France que les importants pontes du Milieu vont confier la tâche. Avec moult détails qui nous font transportent dans le Montréal interpole des années 50-60 et les liens ténus entre les pègres américaines et Outre-Alantique, l’histoire va commencer.  

Dans un style fluide, l’auteur nous transporte à Cuba, pas celui des riches, non celui de la classe moyenne et même pauvre qui unit ceux et celles qui firent et crurent encore à la révolution. Et puis, il y a le mystérieux prêtre Don Giuliano (Julien Casavant) qui va tisser des liens avec le tueur à gages. Des ruelles de Cuba, aux maquis avec le Che essayant d’étendre la théorie du foco qui échouera lamentablement, Jacques Lanctôt dresse le portrait d’une époque, celui des luttes syndicales contre les grandes compagnies minières, du doute quand vient le temps de prendre les armes.

Une belle et touchante épopée qui est aussi celle d’un homme qui a vécu tous ces bouleversements de l’intérieur.

Bonne lecture !

 

Don Giuliano

Jacques Lanctôt

Libre Expression,

2019

404 p.

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article